*Je tiens à remercier pour ce service de presse Les Éditions Hachette qui distribue ce roman publier aux Éditions Préludes. Merci pour cette belle lecture que j'ai pu faire avec ce magnifique roman d'amour*
*Les mots entre mes mains, Guinevere Glasfurd
*Éditions Préludes - 2016, distribué par Hachette Canada , 448 pages
*Roman d'amour - portrait – passion – philosophe – fresque historique
Le commentaire de Martine Lévesque :
C'est une histoire mêlant la philosophie, l'histoire, les classes sociales, la religion et l'intelligence. Helena qui se retrouve à être la jeune servante, ayant appris à lire et écrire toute seule, elle se retrouve employée chez Mr Sergeant, libraire-logeur à Amsterdam. C'est là qu'elle va faire la rencontre d'un homme qui y est logé, René Descartes, écrivain philosophe et scientifique, qui défie par ses écrits les théories existantes. Quelle chimie va naître entre eux, les amenant à travailler ensemble. Helena était en avance sur son temps: intelligente, curieuse, vivace, passionnée, autonome et audacieuse.
À travers ce roman Guinevere Glasfurd trace un portrait de cette époque de morale religieuse, où la femme n'a pas le droit de réfléchir et de vivre libre, où les conventions sociales sont fortes et intransigeantes. C'est avec une douce et longue histoire d'amour, que va naître entre eux, cet amour défiant les codes sociaux et moraux, en ayant un enfant reconnu et en vivant ensemble. Un premier roman, une belle lecture, qui nous plonge en Hollande au 17e siècle, ses grandes villes et leurs activités florissantes. C'est également un beau portrait de femme moderne, une belle histoire d'amour en ces temps difficiles.
J'ai été fascinée par l'aspect tangible, parfaitement crédible rempli de détails, de petits moments qui font la force de cette histoire hors du commun. Pourtant, l'auteur ne possédait en fait que de quelques détails historiques vérifiés (elle en parle à la fin du livre) pour s'appuyer dessus lors de l'élaboration du roman, elle a fait un travail fantastique pour faire émerger du passé cette histoire et donner une autre vision de Descartes et une Helena attachante. On la voit grandir, devenir mère, être mise à l'écart, assumer ses choix avec honnêteté dans un monde difficile. L'auteur passe sur des détails durs comme le viol de certaines servantes, la maltraitance pratiquée et les abus de pouvoir (ne payer quelqu'un qu'au bout d'un an, le prix qu'on veut., prêter une servante en échange de service comme un animal…) à l'époque, les ragots qui peuvent mener à la mise à l'écart voir bien plus d'une femme à l'époque…
Il y a aussi un vrai amour de la lecture, de la puissance des mots. Helena et Descartes parlent souvent de l'impact de l'instruction, les mots qu'on doit lire, qu'on dit ou pas… le titre est magnifiquement bien choisi, car rien que le mot « Monsieur » chez Helena a tout son sens, les noms, le fait d'avoir accès aux mots ou pas… J'ai adoré ce point fort du roman qui le rend unique.
Une longue histoire qui dure plusieurs années et propose une fresque historique et romanesque tout à la fois. J'ai réfléchi sur le destin d'une femme, d'un homme célèbre, deux personnages en avance sur leur époque avec une histoire d'amour qui a souffert des conventions pour s'épanouir, mais n'en est que plus touchante.
Cette lecture fut un vrai coup de cœur inattendu !
Résumé :
Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le coeur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?
En dévoilant cette relation amoureuse avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d’une femme lumineuse, en avance sur son temps, et révèle une autre facette du célèbre philosophe français.
Un roman de passion et de liberté qui nous plonge dans une fresque envoûtante des Pays-Bas au « siècle d’or », à la manière de La Jeune Fille à la perle.