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Je tiens à remercier les Éditions Hamac, spécialement à Jane qui m'a permis de faire une lecture de presse, pour le premier roman de Fanie Demeule, Déterrer les os.

-Déterrer les os, Fanie Demeule 
-Éditions Hamac – 2016, 118 pages 
-Récit, anorexie, premier roman, écrivaine féminine, littérature québécoise 

Le commentaire de Martine:
Je tiens d'emblée à vous dire, voilà un chef-d'œuvre d'une justesse et d'une honnêteté qui m'a chaviré. Dans ce récit, j'ai été frappé d'un grand coup de claque. La narratrice, nous transporte dans un processus où, elle se confronte dès son jeune âge à submerger dans des excès sans apprendre à contrôler et à définir ses limites. Quelques années vers l'adolescence, elle va nourrir la haine de son corps, de son image, de sa personnalité allant jusqu'à se détester elle-même. La narratrice chemine vers sa descente aux enfers jonglant avec l'anorexie sévère, la haine de soi et jusqu'à la solitude totale. Tout au long des pages, nous sommes dans la tête de cette enfant, jeune fille et jeune femme donc nous faisons corps avec elle durant tout le roman. 
C'est un court roman, mais combien percutant, un récit qui ne nous amène pas dans la tristesse ou les larmes, mais bien dans la combativité de cette jeune femme avec son image. La finesse de l'écriture de Fanie Demeule décrit avec justesse les moments émotifs et personnels ce qui donne tout le mérite à ce roman. Elle a écrit ici son premier roman, retenez son nom, je suis convaincue que nous allons la relire encore. 

Résumé : 
Déterrer les os est une plongée en huis clos entre la narratrice et son corps fautif, ce corps qui déborde et réclame toujours davantage et qu'elle tente de rejeter. Ce corps qui est en fait un scaphandre, une cage qu'il faut détruire en secret. 

« En classe, je me révèle capable d'une concentration jamais rencontrée. Pour la première fois de ma vie, je me sens d'une extrême intelligence. Je m'inscris au gym, où je me transforme en guerrière. J'entreprends deux heures de machines elliptiques et une heure de musculation par jour. Je me permets une clémentine supplémentaire après l'effort. Dans ma tête comme dans mon ventre, un vide grandit, un vide sédatif et délectable. Plus rien ne vient déranger mon esprit. Les désirs meurent en même temps que la faim. C'est la grande paix qui commence. Tout se simplifie. De semaine en semaine, je retourne au fond des choses. »

Tag(s) : #RÉCITS, #QUÉBECOIS, #PREMIER ROMAN, #MARTINE L