*Je tiens à remercier les Éditons David qui m'ont permis de recevoir en service de presse ce roman*
-Hubert, le restavèk
-Gabriel Osson
-Éditions David – Collection Indociles – 2017
-285 pages
-Roman, aventure, Haïti, Port-au-Prince, domesticité, esclavage infantile, gang de rue, prostitution.
Dates à retenir :
16 avril – Journée mondiale contre l’esclavage des enfants
12 juin – Journée mondiale contre le travail des enfants
Le commentaire de Martine:
Ce roman est un coup-de-poing, plutôt un coup de cœur avec l'histoire de ce jeune garçon qui va quitter tous ses repères familiaux pour aller vers la grande ville de Port-au-Prince, afin de recevoir une éducation pour savoir écrire et lire. Il deviendra un l'esclave d'une riche famille, il vivra au sein de cette famille, plein de sévices. Il se retrouvera à vivre un véritable enfer avec eux, pour les quitter en fuguant. Dans cette fugue, il va entrer dans un gang et vivre dans la rue. Il fera une rencontre qui va changer tout le reste de sa vie.
Est-ce qu'un enfant ayant quitté sa famille, devenu esclave et puis demeurant avec une bande de voyous, peut arriver à connaître l'amour ?
Pourra-t-il vivra une vie d'adulte équilibrée ?
La condition des restavèks en Haïti, c'est de devenir un enfant esclave pour servir des familles aisées. Un travail exigeant pour quelques pièces de monnaie que les restavèks veulent remettre à leurs propres familles vivant dans la pauvreté. Les enfants des familles pauvres doivent aider financièrement leurs parents, voilà une raison pour promouvoir la domesticité de ces jeunes afin de servir les plus nantis. Les enfants "restavèks" sont à peine âgés de 5-6 ans jusqu'à la fin de l'adolescence, il travaille des 16-17 heures par jour, ils reçoivent des sévices physiques et psychologiques, en plus d'être isolés, loin de leur famille.
Si vous ne connaissez pas le phénomène de ces enfants qui travaillent trop jeunes et qui sont forcés d'être au service d'une famille, je vous conseille de lire le roman de Gabriel Osson. Est-ce qu'un ancien restavèk peut retrouver une paix d'esprit ?
Je peux dire que ce livre dégage une humanité qui déclenche une réflexion, une conscientisation et une verbalisation littéraire d'une réalité problématique de certains jeunes de notre Terre. Ce fut une bonne lecture avec un langage clair et précis, traitant d'une problématique préoccupante. Je ferme mon livre en ayant un petit serrement dans la gorge lorsque je pense à tous les enfants qui sont esclaves ou qui travaillent. Vous sortirez de la lecture de ce roman Hubert, le restavèk en restant avec son histoire dans la tête et la coeur.
Résumé :
Malgré que le phénomène des restavèks ait été officiellement aboli en 2003, des centaines de milliers d’enfants continuent d’être exploités et forcés à travailler dans des conditions sous humaines dans beaucoup de foyers en Haïti. Gabriel Osson raconte l’histoire d’Hubert, l’un de ces restavèks, ayant passé son enfance à la forge familiale, à Jérémie, et qu’un jour, ne pouvant plus arriver, ses parents confient à une tante à Port-au-Prince. À son tour, celle-ci le remettra entre les mains des Mirevoix en l’obligeant à « rester avec » eux et… à les servir. C’est là que son calvaire commence. Après avoir subi des abus de toutes sortes, il s’enfuit. Dans la rue, il sera recruté par un gang et se liera d’amitié avec un de ses membres, Gégé, puis avec les filles du Club, notamment Maria Helena, qui deviendra sa compagne et l’aidera à se sortir de ce milieu.
Les redevances de la vente du livre seront versées à des organismes venant en aide aux restavèks en Haïti.