
*Je tiens à remercier le groupe Nota Bene, spécialement Marie-Julie qui m'ont permis de recevoir en service de presse, ce roman*

-Les argonautes
-Maggie Nelson
-Éditions Triptyque – 2017
-216 pages
-Récits, autobiographie, queer, théorie, romance, Etats-Unis, féminisme.
Le commentaire de Martine :
Lors de ma lecture de ce récit, j'admirais et j'étais reconnaissante pour la façon dont Maggie et Harry refusaient d'être encadrés, refusaient d'être repoussés, refusaient d'être étiquetés; toujours pensants, résistants toujours aux idées conventionnelles, pour eux-mêmes, pour leur mariage, pour leurs relations avec leurs enfants. En nommant quelque chose, Nelson le souligne, le limite.
Pourquoi, sommes-nous si prompts à clouer les choses ? Pourquoi sommes-nous si enclins à croire qu'il n'y a qu'une ou deux façons d'être heureux ?
Il ne s'agit pas d'un livre excessivement intellectuel ou complexe, mais c'est un récit judicieux, et cela nécessite une attention particulière, et la lecture m'a fait comprendre combien j'aime ce genre. Voici un livre qui demande votre attention et l'obtient, et je suis devenu accro à ce sentiment de penser à ce que Maggie Nelson a dit et non au million d'autres choses qui ont tendance à faire de la foule mon esprit. C'est un petit livre, mais je l'ai déposé plusieurs fois parce que je ne voulais pas le terminer trop rapidement. Je savais que je serais désolé quand ce serait fini, et j'étais persuadé d'en redemander.
Maggie Nelson, écrit sur le pouvoir des mots, leur pouvoir de se définir, leur pouvoir de fixer des limites sur une pensée, leur pouvoir de contraindre et de diminuer. Si tout ce que Maggie Nelson avait fait, il me rappelait la fragilité des mots, de leur pouvoir d'obscurcir autant qu'ils éclaircissaient, ce serait un livre formidable. Elle fait beaucoup plus.
Le titre de ce livre est une métaphore de l'idée que l'amour, bien qu'il soit toujours présent, doit toujours être refait lorsque les personnes impliquées changent, grandissent et évoluent. Idéalement, l'amour montre différents côtés de lui-même au fil du temps, c'est, comme le dit Nelson dans ses remerciements, « une conversation infinie, un devenir sans fin ».
Résumé :
Dans ce récit en fragments ciselés, Maggie Nelson raconte l'amour fou, le sexe, la grossesse, la famille, le travail, l'écriture. L'accouchement. La mort. Ce que c'est que de prendre soin. Et comment, sans l'amour, on tombe en morceaux.
Mi-essai, mi-autofiction, voici un livre à la fois amusant et indigné, souvent emporté. Nelson nous y présente ses mères spirituelles, celles qui lui ont appris à vivre. Au fil de ses lectures, elle nous emmène à la plage en Floride, au cabaret burlesque, à l'université à New York, de chambre d'hôtel en chambre de soins palliatifs, au bureau du shérif en Californie et à la très kitsch chapelle Hollywood... Et surtout, elle s'assure que nous ne verrons plus jamais de la même façon le mystère de la fabrication d'un corps par un autre.