
*Je remercie Le livre de poche et Hachette Canada pour ce service de presse*

-Petit pays
-Gaël Faye
-Le livre de poche – 2017
-224 pages
-Roman autobiographique, premier roman, témoignage, violence, amitié, exil, enfance.
Le commentaire de Martine :
Un premier roman pour Gaël Faye qui vient du monde de la musique particulièrement du rap français.
Gaby (Gabriel) est un jeune métis né d'un père entrepreneur français et d'une mère rwandaise (une Tutsie) qui a grandi au Burundi, elle y a été exilée dès l'âge de quatre ans jusqu'au moment où elle est évacuée.
Au début du roman, Gaby parle d'aujourd'hui, il vit en France, il a trente-trois ans. Il a de la difficulté à s'adapter à ce pays et vit une nostalgie de sa terre d'enfance le Burundi.
Le livre suit Gabriel / Gaby à travers les âges entre 8 et 11 ans, il nous raconte son enfance là-bas à Bujumbura avec sa sœur Ana. Une enfance idyllique dans un pays superbe, il a l'innocence de l'enfance, tout est merveilleux pour lui et ses amis. Il nous donne une image vivante de la vie en Afrique centrale et de la dynamique hutue / tutsie avant et pendant le génocide au Burundi.
Il ne comprend pas, la différence entre les deux ethnies HUTU et TUTSIE.
Il sait que les Hutus sont plus nombreux et ont un grand nez, et que les Tutsis sont grands et maigres au nez fin comme sa maman, et ils cohabitent ensemble. Mais très vite, il sera confronté à la réalité et à la haine entre les deux ethnies.
Il comprendra l'ampleur des différents qui les animent lors de la première élection démocratique du Président Ndadaye et quelques mois plus tard, le 21 octobre 1993, lors du coup d'État.
La famille visite brièvement des cousins au Rwanda, après le coup d'État du Burundi, mais juste avant le déclenchement du génocide, ce qui vous donne un aperçu de ce qu'il était, là aussi.
Dans le pays d'origine de sa mère, commencent le génocide et l'horreur. Il quittera alors de façon brutale le monde de l'enfance.
Un sujet dur, d'il y a plus de vingt ans, j'ai toujours en mémoire le massacre des Casques bleus au Rwanda. Un sujet brûlant toujours d'actualité aujourd'hui.
Gaby sera confrontée au racisme, à l'exclusion, à l'atrocité de la guerre touchant de près la famille de sa maman. Il devra fuir son pays, se déraciner. La difficulté d'intégration, un pied en Afrique, un pied en France, difficile de se sentir chez soi, l'envie, la nostalgie du retour.
Ce sujet difficile est raconté d'une façon magnifique avec une poésie, une écriture nécessaire, indispensable qui m'a envoûtée. J'ai dévoré ce récit. Une très belle découverte, documentaire, autobiographique-fiction.
Une plume à suivre qui fera parler d'elle, j'en suis certaine. Il est difficile de ressortir indemne de ce roman. Ce roman est mené d'un souffle par une voix rythmée et terriblement poétique, ce récit des terribles événements ayant touché le Burundi et le Rwanda vous tordent les tripes.
C'est un énorme coup de cœur percutant de 2017.
Je vous le conseille, prenez le temps de lire et d'assimiler la beauté des mots de Gaël Faye.
Résumé :
Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire.
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de coeur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur...
L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.
«Un livre lumineux.» Astrid de Larminat, Le Figaro.
«Un très beau premier roman, déchirant et incandescent, qui force l'admiration.» Yann Perreau, Les Inrockuptibles.
«Gaby n'est pas un petit Africain, c'est un enfant du monde emporté par la fureur du destin. Notre hantise commune.» Maria Malagardis, Libération.
PRIX GONCOURT DES LYCÉENS / PRIX DU ROMAN FNAC / PRIX DU PREMIER ROMAN