*Je tiens à remercier les Éditions Alias et le groupe Nota Bene pour ce service de presse*
-Shoshanna
-Mère et fille dans les ténèbres de l'histoire
-Elaine Kalman Naves
-Éditions Alias – 2017
-350 pages
-Biographie, histoire, juifs, Hongrie, 2e Guerre Mondiale, récit, mémoires.
Le commentaire de Martine :
Quel livre émouvant, dur et percutant, Elaine Kalman Naves nous raconte l'histoire de sa mère, une survivante d'un camp de concentration, ainsi que les histoires de sa famille grande et colorée, perdue dans la guerre. Dans sa mémoire de famille envahissante, Elaine Kalman Naves explore le terrible complexe de la relation mère-fille. L'histoire, partiellement établie en Hongrie contre le tumulte menant à la Seconde Guerre mondiale, suit l'exil d'une famille juive qui a survécu miraculeusement à l'Holocauste.
Plutôt que de se concentrer sur les expériences de guerres de leurs mères elles-mêmes, comme la plupart des mémoires de l'Holocauste, l'auteur choisit d'aller et venir dans le temps, couvrant sa propre vie après la guerre en utilisant les histoires de sa mère pour faire vivre le grand clan des grands-parents, des tantes, et les oncles, qu'elle n'a jamais rencontrés en personne.
Shoshanna avait été mariée juste avant la guerre à un soldat qui a été incarcéré pendant le combat ; le pensant mort, elle épousa un homme dont la femme et la fille avaient été tuées dans la guerre. Au moment où son mari, qui avait survécu après tout, est apparu, elle était enceinte de l'enfant. Cette enfant qui a grandi pour écrire ce livre, et elle a choisi de rester avec le père de son enfant.
En voyageant de Hongrie à l'Angleterre, où vit la soeur survivante, et par la suite venir au Canada où vit un frère survivant.
Elaine Kalman Naves évoque constamment des souvenirs de sa vie, Shoshanna souligne la constance de sa mère. Avec leurs histoires, elle insiste sur le fait que sa famille n'était pas seulement des victimes sans nom sans visage parmi des millions, mais des êtres humains pleinement réalisés avec des vies complètes.
Tout en ressentir l'insistance de sa mère à élever les morts à chaque occasion, à lutter contre son identité religieuse et à souffrir des problèmes habituels qui se sont installés à l'école alors que sa famille se déplace d'un pays à l'autre, la fille de Shoshanna connaît ses parents perdus à travers l'immersion constante dans les histoires de sa mère. Elle n'épargne pas sa mère ni elle-même en décrivant leurs conflits, leur proximité et leur chagrin partagé. Il s'agit d'un mémoire de mémoire émouvant, éclairant et charmant, qui donne une idée non seulement du territoire bien voyagé des expériences de survivants de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi des personnes perdues dans la guerre et de l'impact de la tragédie historique sur les générations suivantes.
Bien que le conflit avec le parent fasse partie du processus d'individuation de chaque personne, ce mémoire démontre bien la complexité psychologique bien documentée d'être l'enfant d'un survivant. Dans l'histoire de Shoshanna, Naves semble rompre avec sa mère en se mariant, en ayant des enfants, en écrivant des livres et en créant un créneau dans la section Livres de la Gazette de Montréal.
En racontant l'histoire de sa mère, Elaine Kalman Naves reconnaît le schéma brut de sa propre maternité. Et en transmettant les histoires, elle transmet (ces histoires) ce qui devient une sorte d'exorcisme. Les répéter, en les récitant, les invoquant pour un auditoire était la manière de Shoshanna de désactiver leur honteuse prise sur elle. L'histoire de Shoshanna est un compte-rendu puissant de ce que c'est que de faire face à l'emprise que l'Holocauste continue d'avoir sur les générations successives. Elaine Kalman Naves écrit avec élégance la lutte pour séparer le moi du fardeau de la mémoire intergénérationnelle.
Je constate avoir pris le temps de savourer ce roman parfois très difficile puisqu'il nous ramène à réfléchir ou à revoir sa propre histoire. J'adore ces romans qui nous dérangent, qui nous bouleversent comme ceux-ci, c'est un coup de cœur pour moi.
Résumé :
Deuxième Guerre mondiale. Shoshanna, une jeune Juive hongroise, est très amoureuse de son mari, qui disparaît en Russie. Esseulée, elle accepte qu’un homme plus vieux qu’elle la prenne sous son aile. Il lui donnera un enfant, Elaine.
Quand, en janvier 1959, un taxi dépose la famille hongroise dans le quartier tranquille de Rosemont, à Montréal, les choix se font pressants: l'école juive ou chrétienne pour Elaine? Quelle langue apprendre, comment garder la sienne vivante? Shoshanna et Vera sont les seules de leur fratrie à avoir survécu à Auschwitz, mais elles n'ont pas le même désir de raconter.
« Cette histoire vraie dépasse la fiction et la simple biographie. Une plongée riche et épique dans l’histoire, peuplée de personnages fascinants. » – Montreal Gazette
« Une exploration sérieuse et passionnante qui sonde la façon de survivre à l’insurmontable et de construire une vie nouvelle. » – The Globe and Mail
« Une saga familiale aux accents universels. » – Edmonton Journal