
LES ÉDITIONS PHILIPPE REY : ICI
*Merci aux éditions Philippe Rey et spécialement à l'agence Anne & Arnaud, pour m'avoir donné l’opportunité de lire ce livre en lecture de presse*

-Le colis
-Anosh Irani
-Éditions Philippe Rey
-334 pages - sortie 4 Janvier 2018
-Roman - Inde - hijras
Le commentaire de Cathy :
Je ferme ce livre et je suis bouleversée, bouleversée par cette histoire que nous raconte l'auteur, mais surtout sur l'histoire et la condition des hijras. En Inde une hijra n'est considéré ni comme un homme ni comme une femme, un troisième sexe en somme. Madhu est né femme dans le corps d'un homme, il ne se comporte pas comme les autres garçons de son âge et son père lui en veut beaucoup de cette différence et le rejette. Adolescent, Madhu croise des hijras pour la première fois et il décide de rejoindre leur communauté et de quitter sa famille. Madhu nous raconte son histoire, une histoire bouleversante, pleine de souffrance et elle nous raconte l'histoire du colis duquel elle va devoir s'occuper, une tache qu'elle trouve de plus en plus dure à effectuer. Une très bonne lecture qui m'a touchée au plus profond de mon cœur. Merci Anosh Irani pour m'avoir fait connaître cette caste qui doit tellement souffrir, on ne sort pas indemne après une lecture comme ça.
Résumé :
Une plongée bouleversante dans le quartier rouge de Bombay, entre modernité et tradition.
Madhu est une hijra : née dans un corps d'homme, séparée de ses attributs sexuels masculins, elle est une sorte de troisième sexe, ni homme ni femme. Après des années de prostitution, la quarantaine passée, Madhu est devenue trop vieille, trop usée, et doit mendier pour vivre et rester auprès de sa gurumai, sa guide.
Par l'entremise de cette dernière, Madame Padma, tenancière redoutée, lui confie une mission qu'elle a déjà effectuée plusieurs fois par le passé et ne peut malheureusement pas refuser : s'occuper d'un colis. Les colis, ce sont ces fillettes, souvent venues de lointaines provinces, vendues par leurs familles pour devenir des esclaves sexuelles. Avec les années, rompue contre son gré à l'exercice, Madhu possède ses propres techniques pour préparer " l'ouverture " de ces colis – briser psychologiquement ces enfants, les rendre dociles, leur faire comprendre que leur sort est scellé, qu'elles ne pourront plus jamais s'échapper de Kamathipura, le quartier rouge de Bombay.
Renouer avec cette activité va faire remonter chez Madhu beaucoup de souvenirs : son enfance engoncée dans ce corps qui n'était pas le sien, sa rencontre avec celle qui deviendra sa guide et fera d'elle une hijra, le rejet de sa famille, ses années fastes, puis les regrets, la nostalgie, les remords aussi.
Malmenée par la vie, éminemment lucide, Madhu raconte le monde dans lequel elle vit : les hommes et les femmes qui l'entourent, leurs forces et leurs faiblesses, leurs compromissions, le pouvoir de l'argent, celui de la drogue. Pour autant, une petite lueur continue à lui dire qu'une rédemption est possible – si ce n'est pour elle, peut-être pour les autres.