-Les élus
-Steve Sem-Sandberg
-Éditions 10/18, distribué par Interforum Canada
-624 pages
-Roman historique, témoignage, nazis, seconde guerre mondiale, enfants
*Merci aux Éditions 10/18 ainsi qu'à Céline Pelletier, d'Interforum, pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce ce livre en service de presse*
ÉDITIONS 10/18: ICI | INTERFORUM CANADA : ICI |
Le commentaire de Lynda :
Quel livre, quelle histoire, très dure et pas facile à lire du tout ! Malgré tout, un livre que j'ai aimé lire, même s'il m'a fallu le fermer à quelques reprises, parce que j'étais beaucoup trop enragée pour continuer ma lecture, enragée, mais triste aussi.
Qui sont les élus, et bien, ce sont des enfants présentant un handicap, ou encore venant de familles défavorisées. Ces enfants étaient envoyés dans un hôpital viennois, appelé Spiegelgrund, tenus par des médecins nazis. Cet hôpital est aussi un centre pour délinquant, une maison de correction, les enfants y sont placés souvent par leurs parents qui espèrent que leurs enfants seront aidés ou soignés, mais ce n'est pas le cas, la plupart du temps les parents ne reverront jamais leurs enfants.
Ce récit est révoltant, du fait que dépendant de leurs handicaps, ces enfants serviront à des fins expérimentales, au profit de ''l'avancée médicale des Allemands nazis'' pour l'étude de différents organes humains.
Et toute cette horreur au nom de la pureté de la race aryenne. Vraiment révoltant et choquant de voir ce que ces enfants ont dus subir.
On suit plusieurs jeunes et quelques familles, entre autre Adrian, qui lui vient d'une famille très dysfonctionnelle, père alcoolique, violence conjugale envers la mère, qui se retrouve à un moment donné seule et incapable de faire vivre ses 2 fils qui habitent encore avec elle, c'est ainsi qu'Adrian va se retrouver dans ce système démoniaque.
C'est avec Adrian que nous remontons ce fil de l'histoire nazi, quelquefois nous sommes dans sa tête et on ''l'entends'' penser, et d'autres fois, il nous raconte ce qu'il a vu, ce dont il a été témoin.
L'enfer du pavillon 15, peu en sont sortis vivant, Adrian lui a réussi à survivre.
Une histoire d'horreur, que l'auteur nous partage, l'auteur maîtrise sa plume à 100%, une écriture fluide, des recherches approfondies qui nous présentent des faits qui sont vraiment arrivés.
Vous ne pourrez pas sortir indemnes de ce récit, c'est impossible. J'avais vaguement entendu parler de l'euthanasie de centaines d'enfants, mais le lire est une autre histoire. Mon cœur saigne à la fin de cette lecture, qui restera gravé dans ma mémoire pour bien longtemps. Oui, c'est un roman, mais vous, comme moi savez que ces choses sont arrivées pour vrai, ce qui rend la lecture encore un peu plus difficile.
Résumé :
« Maintenant, Julius a les ciseaux. Pourtant la douleur est toujours là. Schwester Mutsch aussi est toujours là. Elle se penche vers lui et lui crache à la figure, puis elle étale la salive sur les lèvres et les paupières fermées du garçon. Espèce d'ordure. Tu n'as aucun droit de vivre. Soit on t'enferme chez les fous, soit le docteur te fait une piqûre. Et voilà que la paire de ciseaux ne se trouve plus dans sa main. Elle flotte dans la lumière bleutée, au milieu des lits et des tables de chevet. Alors il brandit haut l'instrument et l'enfonce dans sa poitrine. Enfin, le silence se fait. Même la lumière bleutée semble s'être éteinte. Puis elle revient. Et avec elle l'insoutenable douleur. »
En 1941, à Vienne, l'hôpital du Spiegelgrund a été transformé par les nazis en un centre pour enfants handicapés et jeunes délinquants. Jour après jour, Adrian, Hannes et Julius, pensionnaires de la maison de redressement, tentent d'exorciser l'horreur. Dans un époustouflant ballet de voix tour à tour intérieures et extérieures, ils racontent l'enfer qu'ils vivent et la mort qui les guette au pavillon 15, ou l'on extermine les « indésirables ».
« Un brillant travail d'écriture, dont l'intensité et la profondeur vous rentrent dans la peau et ne quittent plus vos pensées. »Frankfurter Allgemeine Zeitung