*DOUZE ANS EN FRANCE* Mélikah Abdelmoumen* VLB ÉDITEUR* par Lynda Massicotte*

-Douze ans en France

-Mélikah Abdelmoumen

-VLB Éditeur

-224 pages

-Faits vécus, France, immigrés, roms, attentats

*Merci à VLB Éditeur ainsi qu'à Myriam Comtois, pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce livre en service de presse*

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Le commentaire de Lynda :

Je viens de terminer ce livre, j'en avais entendu parler un peu, et il m'intéressait. Est-ce que j'ai aimé la lecture de ce livre ? La réponse est oui. Est-ce que j'ai aimé les faits qui y sont rapportés ? Cette fois, la réponse est non !

Mélikah Abdelmoumen, l'auteure de ce livre, nous raconte son séjour en France. Vous devez aussi savoir que cette femme est née au Québec, à Chicoutimi plus précisément, d'un père tunisien et d'une mère saguenéenne.

Pour une personne qui immigre dans un autre pays, c'est toujours une question d'adaptation, par contre quand on porte le nom de cette femme, un nom à consonance arabe, à première vue, nous ne sommes plus québécoise, mais arabe, avec tout ce qui s'ensuit, c'est-à-dire, le regard des autres sur nous, la méfiance, le jugement !

Dans une France, fragilisée par tous les attentats qui se sont produits dans ce pays, le Bataclan entre autres, pour n'en nommer qu'un, la peur fait partie du quotidien pour des milliers de personnes. C'est un peu de ça que nous parle ce livre, comment on se sent quand on rencontre des soldats armés presque à tous les coins de rue. Comment on arrive à dormir sans cauchemar ? Comment on peut envisager aller dans un événement quand on a peur ? Comment on explique à son enfant, pourquoi ces soldats sont là, sans développer une phobie certaine pour ces enfants ? 

Mais le principal sujet du livre, et bien, ce sont les Roms, ces personnes principalement venues de la Bulgarie et de la Roumanie, connus aussi sous les noms de gitans, tziganes. Ces réfugiés qui vivent dans des bidonvilles, la vie de ces personnes qui manquent de tout, qui sont déplacées continuellement suite à la démolition de leurs abris. Beaucoup de pays sont aux prises avec ce type de chose, nous parlons de migrants également.

Mélikah, deviendra proche d'une famille de Roms, mère, père et enfants, elle les aidera du mieux qu'elle peu, tout en nous racontant le quotidien de cette famille entre autres. Elle leur fournira de quoi manger, se vêtir, mais ne pourra pas éviter que cette famille soit chassée d'un campement ou d'un autre, on pourrait les qualifier de nomades, mais Mélikah va continuer à les aider, même après son retour au Québec.

Mélikah nous parle avec son cœur, son écriture sans être dramatique, nous fait vivre l'inquiétude qu'elle ressent, la compassion pour ces gens, parce qu'avant d'être des Roms, ils sont aussi des êtres humains, et qu'un être humain ne mérite pas de vivre comme ça. Une écriture à travers laquelle on ressent ces sentiments, qui nous fait réfléchir pendant la lecture, face à cette phobie contre les Arabes, face à ces gens qui se déplacent continuellement pour trouver un petit oasis de paix, pour avoir droit eux aussi au bonheur !

Un livre à lire, pas très long, mais qui frappe et qui restera longtemps dans votre cœur !

Résumé :

Mélikah Abdelmoumen a passé douze ans à Lyon avec son conjoint et leur fils. Sans amertume, mais sans détour, elle raconte ce qui lui a finalement fait interrompre ce long séjour : les clivages sociaux et les lourdeurs administratives de la France, un climat politique étouffant, et l'épreuve quotidienne de vivre dans un pays en perpétuel état d'urgence. En contrepoint, le récit de son amitié avec une famille de Roms de Roumanie ballottés de squats en bidonvilles fait ressortir cette grande constante existentielle du déracinement : l'inquiétude. 

Quand on part, même dans des circonstances heureuses et relativement confortables, on part avec soi-même tout entier, névroses comprises, phobies comprises, araignées au plafond et squelettes dans le placard compris. Ce qu'on laisse derrière soi, c'est le terreau humain, social et institutionnel où tout ça était enraciné. On emporte, dans un mouchoir de poche, les petites mottes de terre accrochées au rhizome biscornu qui est tout ce qu'on est..