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-La fille de Maggie

-Joanna Goodman

-Guy Saint-Jean Éditeur

-408 pages

-Fille-mère, orphelins de Duplessis, quête, famille

 

*Merci à Guy Saint-Jean Éditeur, spécialement à Geneviève, pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce livre en service de presse*

GUY SAINT-JEAN ÉDITEUR: ICI

Le commentaire de Lynda :

C'est en larmes, que je termine la lecture de ce livre, un énorme coup de cœur, qui m'a happé et bouleversé et qui m'a fait vivre des émotions de toutes sortes. De la peine, de la tristesse, de la colère, et finalement de l'espoir.
Ce roman est basé sur des faits véridiques qui sont arrivés au Québec dans les années 50 et 60, et je crois que c'est une des raisons qui rend la lecture de ce roman si émouvante.
Maggie, dont le père est anglophone et la mère francophone, un père aux idées bien arrêtées qui dénigrent les canadiens-français. Même à la fin de ce roman, je ne sais toujours pas si je déteste cet homme ou pas. Maggie grandit auprès de ce père pour qui elle a beaucoup d'admirations, quelque part dans un village des cantons de l'est.
Maggie qui se retrouve enceinte de Gabriel qu'elle aime plus que tout, à l'âge de 15 doit se plier à la volonté de son père, c'est-à-dire: donner son enfant en adoption. Sa petite fille Élodie, lui sera donc enlevée. Ce qui n'était pas une situation isolée dans ces années-là.
La vie va continuer pour Maggie, vie pas facile, mais elle continue, toutefois elle ne peut oublier sa petite Élodie et pour celle-ci de son côté aussi, la vie continue. 
À partir de l'âge de cinq ans pour Élodie, les chapitres alternent entre Maggie et Élodie. Je dois dire que les chapitres d'Élodie sont très durs et très très émouvants.
La vie d'Élodie à l'orphelinat n'est pas idéal, mais elle est vivable, jusqu'au jour où Maurice Duplessis, premier ministre du Québec à l'époque,  a décrété que les orphelinats devaient se convertir en hôpital psychiatrique (si vous faites une recherche à ce sujet, vous découvrirez que c'était avant tout une question financère, pour les malades mentaux les religieuses recevaient plus d'argent que pour des orphelins), et c'est ainsi qu'Élodie et une multitude d'enfants, pris dans un engrenage gouvernementaldément, seront à leurs tours déclarés malades mentaux, même si ce n'était aucunement le cas.
À ce stade, la lecture devient vraiment difficile, les traitements, les tortures, les drogues, les soins donnés à ces enfants qui ont été nommés par la suite, ''les orphelins de Duplessis'', sont simplement inimaginables. Duplessis en a donné l'ordre, mais ce sont les religieuses et les médecins à cette époque qui ont appliqué cet ordre, et c'était sans appel pour des enfants de 7 ou 8 ans. Ils ne pouvaient que subir, et c'est ce qu'Élodie a vécu. Je ne vais pas tout vous raconter, il faudra lire ce livre. 
Pendant ce temps du côté de Maggie, elle recherche sa fille, mais elle se heurte à des portes closes. Tous les mensonges possibles ont été donnés à cette mère, pour l'empêcher de retrouver sa fille. Des pistes brouillées qui n'aboutissaient nulle part. Et aux yeux des religieuses, c'était la punition de Dieu pour avoir eu un enfant hors mariage, et qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait.
Élodie a toujours espéré que sa mère viendrait la chercher, et Maggie a toujours espéré qu'elle irait un jour chercher sa fille, mais c'était sans compter sur la méchanceté, la perversité des personnes qui menaient tout ça, au nom de la loi et au nom de la justice divine.
J'arrête ici, en écrivant ce commentaire, je verse encore des larmes. Ça fait tellement mal de savoir que des enfants ont vécus cet enfer, et surtout que oui, c'est vraiment arrivé.
L'auteure, nous replonge avec une très grande habileté dans la mentalité des gens des années 50, surtout envers les filles-mères. Sa façon d'écrire rend les personnages vivants, et je peux presque sentir cette petite Élodie, tout près de moi. L'auteure a une écriture émouvante, vibrante, bouleversante, une écriture qui frappe et qui vient nous chercher, au plus profond de nous, on ne peut pas faire autrement que de verser des larmes. Sans contredit un des plus beaux romans que j'ai lu dernièrement, mais aussi un des plus difficiles à lire. Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre, qui somme toute, a comme mot de la fin, un seul mot : ESPOIR ! Celui de Maggie de retrouver sa fille et celui d'Élodie de retrouver sa mère!

 

 

Résumé :

L’épopée déchirante d’une mère pour retrouver sa fille dans le Québec des années 1950.

Les parents de Maggie, un commerçant anglophone des Cantons de l’Est et son épouse francophone, ont des ambitions pour leur fille aînée. Qu’elle s’amourache de Gabriel Phénix, un jeune fermier, est donc inacceptable. Qu’elle tombe enceinte à quinze ans? La honte. Sans autre forme de procès, Maggie est forcée de «reprendre le droit chemin» et d’abandonner cette petite Élodie qu’elle adorait avant même de la connaître.

À l’institut psychiatrique où elle se retrouve, Élodie est soumise, comme des milliers d’orphelins de Duplessis, à une existence tragique. Invisible et abandonnée de tous, elle parvient, à force de détermination et de résilience, à endurer les horribles sévices qui lui sont infligés. Enfin libérée à l’âge de dix-sept ans, elle est projetée sans repères dans un monde inconnu et terrifiant.

Au fil des ans, les destinées de Maggie et d’Élodie s’entrecroisent sans se toucher. Maggie, qui a épousé un homme plus convenable, n’a jamais oublié sa fille; aussi, lorsque l’occasion se présente de renouer avec Gabriel, le passé la rattrape brutalement. Elle doit à tout prix retrouver son enfant et laisser éclater l’horrible vérité qui leur a volé, à toutes les deux, la vie qu’elles auraient dû vivre.

Un roman profondément touchant qui prouve combien les liens du sang et de l’amour sont indestructibles.

Tag(s) : #FILLE-MÈRE, #ORPHELINS DE DUPLESSIS, #QUÊTE, #FAMILLE, #ROMAN DRAMATIQUE