

-Le nom de mama
-Rosanna Deerchild
-Éditions David – Collection Voix intérieures - poésie - 2018
-100 pages
-Poésie, histoires, relation mère-fille.
*Je tiens à remercier les éditions David pour cette lecture de presse*
ÉDITIONS DAVID: ICI |
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Le commentaire de Martine :
Une collection de poèmes qui m'ont touché, percuté, brassé, et c'est pour cela que ce fut une lecture coup de cœur que j'ai ressentie en lisant ce magnifique recueil.
Les lignes courtes et les strophes de Rosanna Deerchild forment un coup-de-poing percutant, ouvrant sur une histoire d'horreur, celle des pensionnats pour les Autochtones construit au Manitoba. On apprend un plus ce qui se passait dans les écoles résidentielles ou les pensionnats autochtones à travers la voix d'une mère. Ce dialogue entre ces deux femmes donne une richesse à ce recueil.
Le livre explore à la fois l'impact direct de la violence dans les pensionnats autochtones et les retombées directes ou indirectes de cette violence sur les anciennes pensionnaires et leurs familles. Ces textes sont plus qu'un livre à lire pour le plaisir, ils aident à mieux comprendre la lutte des survivantes des pensionnats autochtones et de leurs descendants.
Grâce à sa poésie, Rosanna Deerchild raconte l'expérience de sa propre mère dans les pensionnats. Ses textes sont écrits dans une langue simple et puissante. Un seul mot évoque une image dans l'esprit du lecteur. Je me suis prise dans cette magnifique poésie qui fait revoir les idées fausses, sentir la douleur et aider à comprendre le long voyage de guérison qu'on fait ses deux femmes.
Je le conseille à tous même aux gens qui disent ne pas aimer lire de la poésie, car les textes vivants et vibrants ne peuvent pas laisser personne insensible.
Résumé :
Rosanna Deerchild se fait ici l’écho de sa mère, qui a vécu neuf ans d’enfer dans les pensionnats autochtones du Manitoba. Elle y a subi de la maltraitance, des humiliations de toutes sortes, de la honte, des sévices physiques au point où même les Blancs, qui ne connaissaient rien de sa réalité, ne la croyaient pas. Après cinquante ans, l’auteure aide sa mama à briser enfin le silence.
maintenant
j’ai presque soixante-dix ans
et tu veux que je
partage mon histoire
ok d’abord
la voici
ici dans ce qui n’est pas écrit
ici dans les lignes brisées
de mon corps qui ne pourra jamais oublier
Dans une langue coup de poing, simple, directe, et sans fioritures, Rosanna Deerchild nous rappelle ces pages de l’histoire récente des Autochtones qu’on préférerait certainement oublié.