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-La lutte se poursuivit en cachette - Le pouvoir des chefs et des leaders de la bande algonquine de Kitigan Zibi
-Anny Morissette
-Éditions Septentrion – 2018
-288 pages
-Essai, histoire, amérindiens, autochtones.
*Je tiens à remercier les éditions Septentrion pour ce service de presse*
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Le commentaire de Martine :
Anny Morissette nous présente des années de recherches auprès des peuples autochtones, plus particulièrement chez les Algonquins de la communauté de Kitigan Zibi. Cette communauté se situe dans la région de l'Outaouais au Québec, sur cette réserve indienne se trouve la rivière à l'Aigle à l'ouest, la rivière Gatineau à l'est, et la rivière Déserte située au nord du territoire. Cette communauté algonquine est la plus grande du Canada.
Au XIXe siècle, on connaissait cette communauté sous le nom Maniwaki, un nom que leur avaient donné les oblats qui ont beaucoup travaillé avec les Algonquins. C'est en 1994 que la réserve devient la réserve Kitigan Zibi. Les Anishinabegs ont, à travers les années, réorganisé la structure de la vie de leur communauté, en prenant en main le leadership en établissant des lois qui répondent mieux à leur réalité. Voguant entre la tradition et la modernité, les Anishinabegs vont réussir à se prendre en main et régler un à un leur problème et arriver à créer une communauté vivante et politiquement autonome.
Anny Morissette nous présente une étude anthropologique de cette communauté, surtout une recherche bien documentée. Un ouvrage que j'avais hâte de lire et je suis assez satisfaite puisque j'ai appris beaucoup d'éléments sur le fonctionnement de ces huis clos, de leur leadership, de la place des anciens et de la tradition, et la place des femmes dans cette micro-société de patriarcat. La reconnaissance identitaire et politique donne une authenticité à la réserve de Kitigan Zibi.
Une bonne lecture enrichissante et stimulante, je conseille aux intéressés ou aux curieux de prendre connaissance de cet ouvrage.
Résumé :
Malgré les tentatives de l'État canadien de briser la structure politique traditionnelle des autochtones, ceux-ci sont loin d'avoir été des victimes passives. L'analyse des acteurs de la communauté algonquine de Kitigan Zibi montre une variété de leadership, malgré l'imposition d'une fonction de chef par la Loi sur les Indiens.
L'enquête de terrain dévoile que les manifestations et les actions politiques menées par les Anishinabeg s'avèrent être des stratégies du pouvoir dans la marge, une forme quotidienne de résistance, de ruses et de tactiques employées pour tenter de changer le système formel. Les Algonquins ont su préserver une identité politique, basée sur diverses représentations traditionnelles, spirituelles ou symboliques, malgré certaines ruptures et transformations introduites dans leur société par les colonisateurs.