*ANTONIN* Samuel Champagne* Éditions de Mortagne, collection Kaléidoscope* par Lynda Massicotte*

-Antonin

-Samuel Champagne

-Éditions de Mortagne, collection Kaléidoscope

-408 pages

-Adolescent, choc post-traumatique, homosexualité, québécois

*Merci aux Éditions de Mortagne, spécialement à Christine, pour m'avoir donné l'opportunité de faire cette lecture en service de presse*

Les Éditions de Mortagne

Le commentaire de Lynda :

Il n’y a aucun mot qui existe pour définir le coup de que j’ai eu avec cette lecture. Quand en lisant une histoire, on sent nos larmes coulées sur nos joues, c’est le signe que ce livre nous a atteint, nous a frappé de plein fouet, et c’est ce que j’ai ressenti avec Antonin.
Cet adolescent, presque jeune adulte, vient nous chercher dès le départ. C’est un garçon ordinaire, presqu’un génie en art, il dessine et est selon plusieurs personnes dans son entourage, un phénomène. Son père, sa mère et son frère Charles son aîné de quelques années, qui est sourd, forment une famille assez soudée, je dirais.
Tout est beau direz-vous, une famille parfaite, une vie parfaite, mais non, Antonin n’est pas bien dans sa peau, et ce, pour plusieurs raisons.
Antonin a été abandonné par sa mère, alors qu’il avait six ans, supposément parti lui acheté le cadeau qu’il avait demandé pour sa fête, elle ne reviendra jamais, laissé à lui-même pendant plusieurs jours, seul, effrayé, jusqu’à ce que la protection de l’enfance le prenne en main.
Et puis il a été adopté par cette famille, il a été aimé, pris en charge, mais vivre un traumatisme du genre laisse des traces permanentes, qui sont la cause de ses crises de paniques et de ses cauchemars. Par peur d’abandon, il sera ce que les autres veulent, l’ami parfait, le frère parfait, le fils parfait, pour lui, si on l’a abandonné une fois, cela peut se reproduire. Alors comment avouer aux autres qui il est vraiment, un enfant adopté, un gars qui a des problèmes de panique et qui est gay... Oui, s’ils savaient, tous m’abandonneraient.
Antonin cache tout à tout le monde, à sa famille, ses amis et William, son amoureux. Jusqu’au jour... Où plus rien ne va, où il ne peut plus supporter, et comme quand il y a trop plein, il y souvent une explosion…
Quel roman et quelle histoire, Samuel Champagne, encore une fois, m’a fait vivre toutes les émotions imaginables. Antonin, son personnage principal est non seulement attachant, mais on voudrait tellement l’aider, lui parler, l’encourager à vivre et à être heureux, mon cœur de mère a vraiment pleuré pour l’enfance du petit Antonin, qui même en grandissant n’arrive pas à surmonter ce qu’il a vécu. Le choc post-traumatique qu’il a subi dans son enfance, a marqué son cœur et sa tête d’une façon effroyable.
Samuel Champagne, nous montre les amis, les familles, ce qu’ils peuvent apporter à Antonin, un drame épouvantable, mais présenter de telle façon, qu’il nous accroche très solidement, et on décroche à la dernière page seulement, et encore. J’ai terminé il y a quelques heures, et j’ai encore dans la tête et dans le cœur, Antonin, ce bonhomme qui ne demande qu’à être aimé, qui voudrait voir sa peur s’envoler, qui voudrait simplement être comme tout le monde, mais Antonin, c’est Antonin, et si les autres savaient… Une écriture hors de l’ordinaire par un auteur extraordinaire... Merci Samuel Champagne, je ne suis pas prête d’oublier Antonin, il ira rejoindre James et Adam, dans mon cœur. Gigantesque coup de !

Résumé :

S’ils savaient…

Cette phrase, c’est toute ma vie. Il y a beaucoup de choses que les gens ignorent à mon sujet. J’ai une famille qui m’aime, des amis, je suis bon à l’école. On dit aussi de moi que je suis un grand artiste. Mon existence est parfaite, semble-t-il.

Mais j’en ai eu une autre, avant, avec des parents biologiques qui sont restés dans ma tête, même après mon adoption. Je songe sans cesse à mon père, en colère par ma faute. À ma mère, partie m’acheter un cadeau sans jamais revenir. À ces journées que j’ai passées seul, dans l’appartement, à l’attendre du haut de mes six ans. Je pense à la chance que j’ai eue qu’on ait bien voulu de moi et à tout ce que je dois faire pour qu’on ne m’abandonne pas de nouveau.

C’est pourquoi je cache ma douleur. Pour que personne ne sache que je fais des crises de panique ou des cauchemars, parfois même éveillé. Ni ces parents qui me sont tombés du ciel, ni mon frère, ni mes amis. Et surtout pas William, le gars que j’aime, le seul avec qui j’arrive à oublier. Il faut que je garde la tête haute et le passé à l’intérieur. Mais les souvenirs refont toujours surface, et je commence à manquer de force pour les affronter.

La collection Kaléidoscope raconte la vie mouvementée de plusieurs jeunes qui fréquentent le secondaire ou le cégep. Avec des thématiques LGBTQ+ en trame de fond, chaque roman met de l’avant un personnage adolescent. Dans Antonin, le choc post-traumatique est abordé.

Découvrez aussi Adam et James, dans la même collection. Il ne s’agit pas de suites, mais de récits qui se déroulent dans la même école secondaire.