-La Minotaure
-Mariève Maréchale
-Éditions Triptyque, collection Queer, 2019
-178 pages
-Roman québécois, auto-analyse, enfance
*Je tiens à remercier le Groupe Nota Bene, et les Éditions Triptyque pour ce service de presse*
Éditions Triptyques |
---|
Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!
Un roman qui est présenté comme une auto-analyse, entre la narratrice et une amie d'enfance appelée Maude. L’échange, entre Maude et la narratrice, nous transmettent sur les démons de l’enfance et les craintes de la vie adulte, toujours en recherche de la quiétude et de son désir de vivre à tout prix. La narration va opter pour des thèmes qui concernent l’enfant, la relation entre pères et enfants, la différence, le jugement, le rejet, l’amertume, et la haine.
Maude est décédée, et la narratrice peint le tableau en reliant les enfances et l’âge adulte ainsi que les impacts psychologiques, sociaux, et physiques. C’est dans son besoin de nettoyer le passé afin de pouvoir poursuivre sa route et qu’elle soit plus calme et sereine. Le récit est bercé entre ses souvenirs et les faits réels, ce récit est assez explicite sur la violence, la cruauté, et la peur que tu peux avoir vécu et porter les traumatismes de son passé.
La plume de Mariève Maréchale est vraiment belle et sensible, l’auteure réussit bien à transmettre toutes les émotions du récit par la narratrice. L’écriture nous transporte au cœur des réflexions de cette femme qui est en quête de la vérité. Pour certains lecteurs, cet écrit sera peut-être trop sombre et cru, mais moi, j’aime bien une auteure qui laisse tomber les critères de sous-entendu, sans utiliser les vrais mots ou expressions pour relater une période de vie moins acceptable. Je vous recommande ce roman qui est écrit sous forme de petits chapitres, facile à lire, avec un peu de la poésie de Mariève Maréchale. J’ai eu un coup de cœur formidable par la sensibilité des mots et de la plume de Mariève Maréchale que je viens de découvrir, dont je vais surveiller les prochains écrits.
Résumé :
La Minotaure est un roman dans lequel une narratrice particulièrement terrifiée par l'idée de vivre témoigne de son enfance à travers des notes pour comprendre la source de ses effrois. La plupart de ses courts textes sont adressées à Maude, une amie décédée. Ce (faux) dialogue lui permet de tisser des liens entre son enfance et son âge adulte, et entre sa vie et sa mort qui, croit-elle, la guette à cause de cette tentation d'exister. C'est le récit d'une parole qui ose s'affirmer, d'une personne qui décide enfin d'exister à travers un noeud de violence patriarcale, blanche, impérialiste, de genre et de classe sociale qui l'étouffe, la transperce et l'invisibilise. C'est surtout l'histoire d'un millier de miroirs qui brisent sous une terrible impulsion à vivre.