-Dictionnaire mélancolique de mon exil
-Morgan Le Thiec
-Les Éditions de la Pleine lune, collection Plume, 2019
-168 pages
-Biographie, récit de vie, émigration.
*Je tiens à remercier Les éditions de la Pleine Lune et Virgolia Communications pour ce service de presse*
Le commentaire de Martine :
Un bel hommage à cette nouvelle vie qu’elle s’est bâtie loin de sa terre natale, Morgan Le Thiec a choisi les mots justes et poétiques pour nous révéler les étapes de son aventure dans une nouvelle vie ailleurs que celle de ses ancêtres.
Nous retrouvons dans ce récit des sujets qui lui sont chers sur lesquels elle a voulu expliquer ou composer sa démarche d’intégration dans un nouvel environnement. Elle évoque consciemment les difficultés, les embûches, les égarements, la solitude qui l’ont habité, mais elle laisse une grande place à la reconstruction de soi dans cette maison familiale de Cartierville où la chaleur des siens va l’aider à passer à travers le processus d’émigration, d’intégration et d’installation en terre nouvelle.
La plume de Morgan Le Thiec est belle, facile à lire. La proposition de nous présenter un récit fragmenté en petits textes est une bonne idée, cela permet de lire et de réfléchir entre chaque petit texte sur ce que veut dire ou pourquoi elle écrit cela. Le fait de laisser derrière soi un passé et se reconstruire ailleurs est bien défini par les mots choisis par cette auteure.
Je vous recommande cette lecture qui est le portrait du parcours de Morgan Le Thiec afin de se trouver une place dans un nouvel environnement ou dans un pays ailleurs.
Résumé :
Les textes de ce dictionnaire présentent des mots soigneusement choisis qui retracent les étapes d’une adaptation à une nouvelle vie ailleurs. Ces fragments évoquent la perte brusque de repères, l’égarement, la solitude, puis l’envie de se laisser emporter finalement dans l’aventure de la découverte de soi, cet inconnu devenu autre dans un monde différent. « Je me suis disloquée dans l’immigration, lentement, en silence. J’ai flotté longtemps dans un ciel d’hiver. Aujourd’hui, je ne comprends toujours pas ce qui s’est passé. Je suis assise au milieu des débris dans une jolie maison de Montréal. Ce sont mes débris. Ils m’appartiennent. Ils me constituent. Je les ramasse et je les regroupe pour essayer de me reconstruire selon une logique qui ne sera plus jamais celle de la personne que j’ai été avant mon grand départ. Mon histoire est banale. C’est l’histoire d’une femme qui a dû trouver sa place dans un nouveau pays. C’est aussi l’histoire d’une enfant qui a dû quitter la maison. Je suis partie deux fois. Cela, seul un émigré peut le comprendre. »