


-Brother
-Nathalie Capitaine
-Auto-édition, 2019
-97 pages
-Roman dramatique, historique, naufrage, navigation, marée noire.
*Je tiens à remercier Marika Daures et Nathalie Capitaine pour ce service de presse*
Le commentaire de Martine :
Quelle histoire que celle de ce gros pétrolier qui en 1978, va faire naufrage en pleine mer européenne. L’Amoco Cadiz prend vie dans ce récit, l’auteure lui permet de s’exprimer, le pétrolier pense et réfléchis sur les actes posés par le Capitaine Bardari durant les derniers moments de celui-ci.
Dans cette histoire, Nathalie Capitaine instaure une relation spéciale et privilégiée entre le Capitaine Bardari et l’Amoco Cadiz. Les deux vont vivre des moments difficiles et assez perturbants. L’auteure ose remettre à la place, les responsabilités des compagnies maritimes, la vie des marins abords de ce gros pétrolier, les moments de la tragédie bien décrits.
La plume de Nathalie Capitaine est belle malgré toute la noirceur de ce récit. On ressent bien que l’auteure veut transmettre aux générations futures un peu de l’histoire de ce drame, c’est un roman qui va toucher le lectorat jeune, adolescents et jeunes adultes qui aiment connaître des moments historiques. Puisque dans la mémoire de leurs aïeux, le naufrage de l’Amoco Cadiz est celui qui les a marqués que ce soit du déversement de produits dans l’océan, soit la perte de ce pétrolier, et aussi des conséquences multiples sur plusieurs volets, eau, environnement, terre, hommes.
Une belle lecture qui m’a permis de me remémorer un moment historique et de découvrir une façon de présenter ce naufrage en mettant en vedette le bateau et le Capitaine Bardari en premier lieu. C’est un agréable moment très instructif et intelligent, une belle façon de présenter aux jeunes des moments tragiques.
Résumé :
7 ans nous séparaient, pourtant, lui et moi, avions eu le même destin. Mais lui, ne s'en est pas tiré à bon compte. Il est mort, 7 ans avant que je naisse. Quand je suis née, son nom, son sort, son Histoire, je l'ignorais. Je ne l'ai su que quand j'ai grandi. Son nom, me faisait peur. Il était synonyme de catastrophe:"—Tu as créé une marée noire! Et les poissons, et les oiseaux, tu n'en as rien à faire !!" disais-je à chaque fois que j'écoutais ce disque qui parlait de lui. Furieuse, je l'ai oublié. On s'est séparé. Je le pensais définitivement mort, perdu dans ma mémoire. Quand je suis tombée sérieusement malade, moi aussi, j'ai failli y rester. Mais je m'en suis sortie. Puis, au bout de vingt ans, voilà que l'on fête son anniversaire, cet anniversaire n'a rien de joyeux. Les gens qui étaient là lors du naufrage, s'en souviennent. Et moi qui n'étais pas là, je l'ai pourtant retrouvé. "—Je te pardonne! J'étais naïve, à douze ans! Maintenant, je veux te connaitre mieux, je veux essayer de te comprendre! Pourquoi mentionne-t-on toujours ton nom avec crainte, lorsque l'on parle de marée noire?" J'en ai visionné des reportages, j'en ai lu des articles de presse, des livres...et j'ai appris que lui aussi, avait eu, la même maladie que moi. J'ai compris que ce pétrolier, l'AMOCO CADIZ, n'avait rien de terrifiant. C'était un pétrolier malade, hémiplégique, handicapé, que l'on a fait travailler jusqu'à la mort. Celui qui m'inspirait de la tristesse, de la crainte, de la colère, m'inspire à présent de la compassion, de la peine. Il est plus qu'un simple navire, pour moi. Il a une conscience, une pensée, une âme...Il est mon frère.