-Mes années croquemitaines
-Anne Feugnet
-Évidence Éditions, collection Électrons Libres
-144 pages
-Récit auto-biographique, souvenirs d'enfance
*Merci à Évidence Éditions pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce très bon roman en service de presse*
Le commentaire de Nathalie :
Un charmant, petit roman où nous suivons l'auteure durant sa vie de petite fille entre 4 et 10 ans. Jusqu'au grand changement.
Petite fille non désirée après 2 garçons, mais finalement attendue pour être catinée.
Malheureusement pour la maman, elle fut plutôt un vrai petit diable énergique, très gourmande, imaginative et pas toujours dans la franchise. Tout au long de l'histoire, nous rencontrerons ses amis , sa famille en passant par ses grand-mères (une malpropre et une méchante), ses oncles, tantes cousins et cousines, tous plus différents les uns des autres et finalement ses années de petite école, encore là pas, toujours reposantes. Ils ne faut pas oublier ses mouches. Pourquoi, vous verrez.
On s'attache à cette petite fille et à son univers grâce à la plume de l'auteure franche, drôle, humaine. Une histoire qui se lit avec ravissement et tendresse.
Résumé :
Après avoir eu deux garçons, mes parents voulaient une petite fille sage. Raté, je fus un vrai garçon manqué et une petite peste, mais c’était pour la bonne cause : m’amuser !
Bon d’accord, voler ça n’est pas bien, surtout le curé. Dénoncer son frère pyromane non plus. Torturer de pauvres mouches innocentes ou faire du vélo sur l’aéroport, n’en parlons même pas ! Mais que ce soit dans ma « cité » tranquille de La Rochelle ou dans la campagne charentaise où les ancêtres nous recevaient pour les week-ends ou les vacances, tout était prétexte à découvrir la vie et faire de nouvelles bêtises, toujours en bonne compagnie ! Il n’y a qu’un seul endroit où il était difficile de s’amuser : l’école, surtout quand on est le souffre-douleur de la fille d’un notable de la ville, de surcroît chouchoute de la maîtresse. Heureusement, j’avais l’art de retourner les situations difficiles en ma faveur, ce qui me sauva ! C’était chouette la vie, du moins jusqu’à ce que mes parents commencent à parler d’acheter une maison à la campagne. Je ne voulais pas quitter mes amis moi, ni déménager, mais on ne peut pas gagner à tous les coups, je l’appris à mes dépens, l’année de mes dix ans.
***
J’aimais bien les vacances à la campagne, hormis pour une chose : les mouches. Chez tante Annette, comme chez tante Gaby d’ailleurs, il y en avait des millions. Malgré les moustiquaires à toutes les fenêtres, ces saletés parvenaient toujours à entrer dans les maisons. Seule parade pour en éradiquer un certain nombre, d’ignobles bandes collantes qui pendaient aux plafonds, et sur lesquelles elles se collaient les pattes et finissaient par mourir faute de pouvoir s’échapper.
Impossible de dormir le matin si on n’avait pas la tête enfouie sous l’oreiller. Ces bestioles abjectes prenaient un malin plaisir à me chatouiller les bras ou le visage dès que le soleil se levait, où que je sois, quoi que je fasse. Au début, je m’armais de tapettes à mouches et chassais les parasites volants à longueur de journée mais non seulement je les ratais mais je me faisais mal en me tapant dessus quand elles étaient posées sur moi. Je sais, j’étais un peu stupide...
Les grosses mouches sont idiotes et assez faciles à tuer (à condition de les frapper deux fois car la première ne sert qu’à les estourbir) mais les petites sont plus malines et plus vicieuses. Celles-ci devinrent pour moi de véritables ennemies lors de mes vacances en Charente. Depuis ces lointaines années, elles n’ont jamais cessé de l’être.
C’est...