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-Nous sommes le soleil
-Femmes sous la dictature (Argentine 1976-1983)
-Guylaine Massoutre
-Éditions Varia, Groupe Nota Bene, collection Prose de combat, 2019
-168 pages
-Documentaire, sociologie, féministe, violences, Argentine
*Je tiens à remercier de Groupe Nota Bene et les Éditions Varia pour ce service de presse*
Le commentaire de Martine :
Ce documentaire retrace l’histoire de l’écrivaine Susana Romano Sued qui a été meurtries, battues, bafouées, et tuées. Elle est une femme qui a le don de l’écriture, elle dévoile dans ses écrits des moments forts de l’histoire, de la politique, de la société. Un regard honnête, sincère et sobre de la culture et de la civilisation des années après 1975 à travers les yeux d’une femme, une femme qui par sa mémoire va partager ce qui se passe tout en ayant été la victime de cette réalité traumatisante qui lui permet durant sa captivité, de mettre sur papier le cri qui la terrorise au cœur de la vérité.
Par cet écrit, Guylaine Massoutre, trace le tableau de la réalité et du sort réservé aux femmes en Argentine dans les années fin soixante-dix et début de quatre-vingts. Elle nous relate leurs histoires, leurs environnements, leurs entourages et les violences qu’elles ont subies. C’est une lecture difficile, non pas, par la plume de Guylaine Massoutre qui est ravissante, mais plutôt par toute la violence, la sévérité et la douleur des sujets et des femmes qui ont subi des actes traumatisants au nom de la dictature militaire.
Ce livre est une œuvre majestueuse qui met les mots exacts afin d’apaiser, d’entendre, de soutenir, de soigner et de guérir les femmes qui ont été bafouées, battues, violentées et assassinées dans l’histoire. J’invite les femmes et les hommes à lire cet essai qui trace un tableau réaliste des événements sociologiques d’une partie du monde dans un temps, sans oublier que ces actes de violence sous une dictature existent encore à l’aube de 2020.
Résumé :
Il y a d’abord une violence aveugle et indicible. Les disparus, les torturés, les fusillés, les exilés, les prisonniers politiques de la dictature militaire en Argentine, entre 1976 et 1983. Puis une femme écrivaine, professeure et psychanalyste tente de trouver les mots du témoin, de l’otage, de la captive, de les sortir de la chair traumatisée de sa mémoire : Susana Romano Sued publie en 2007 Procedimiento Memoria de La Perla y La Ribera. Et Guylaine Massoutre a pris le risque de la lire, de l’entendre, d’écrire à partir des mots et du cri de l’autre. Il est rare de voir paraître au Québec un livre si réel — au sens fort, politique, lacanien du terme —, couplé avec une écriture aussi poétique, cosmique et philosophique qu’infiniment solidaire. L’essayiste convoque ici toutes ses lectures et toute sa sensibilité pour faire écho à son tour aux femmes objets de violence.
Une œuvre puissante, d’ici et d’ailleurs, qui fait le pari de relancer, comme pour le soigner, l’impossible du trauma dans l’espace millénaire de la littérature et de la pensée.
Avec des images de Eva Quintas, photographe.