-Fanny N.
-Alice Quinn
-Éditions Les Indés
-162 pages
-Récit, schizophrénie, bébé, obsession, psychose
*Merci aux Éditions Les Indés, spécialement à Laurent Bettoni, pour ce service de presse*
Le commentaire de Lynda : COUP DE COEUR!
Pour avoir lu quelques livres d'Alice Quinn, je peux dire que ce roman fait ici, un virage complet, Alice change complètement de style, et nous offre un roman assez impressionnant.
Fanny, est une femme de 33 ans, son physique n'est pas très attrayant, 1,59 m (5'2'') et 100 kilos (220 lbs). Mentalement, on ne sait pas trop, on a tendance à croire qu'elle pense et agit comme une enfant, et c'est souvent le cas. Elle vit avec sa mère, qui la traite carrément comme une enfant. D'ailleurs en commençant la lecture elle parle souvent de ''elle'', Fanny couche avec ''elle'', elle ne doit pas réveiller ''elle'', et c'est en poursuivant que l'on se rend compte que Fanny parle de sa mère. Mais le point principal de Fanny, c'est qu'elle vit une obsession majeure, et oui, elle veut un enfant bien à elle, mais vous comprendrez qu'avec ses problèmes de santé mentale et son physique, elle n'attirera pas les hommes plus qu'il ne faut.
Elle avait un emploi dans une garderie pour enfants, qu'elle a perdu, on l'a congédié. Donc, son besoin, de prendre soin d'un enfant, n'est plus comblé. Fanny, malgré ses problèmes psychologiques, fonctionne très bien, si ne n'était pas de cette obsession. Tout ce qu'elle veut dans la vie, c'est d'être heureuse elle aussi, et pour y arriver elle doit avoir un enfant. De là, elle met sur pied un plan qui ne peut que réussir, un plan qui fait peur, car il n'y a pas de limite pour elle pour arriver à ses fins.
Fanny vit un peu cloîtrée, ne fréquentant que les membres de sa famille, et croyez-moi il y a de drôles de numéros parmi eux. Vivant avec une dose de médicaments, Fanny est souvent hors réalité, mais sa vie est divisée entre la lucidité et l'irréalisme.
L'auteure nous fait vivre dans la tête de Fanny, on ressent ce qu'elle vit, on voit venir son raisonnement et ce qui va en découler, je dois dire que par moment, c'était assez terrifiant, de voir comment son cerveau déséquilibré peut penser, malgré son humour et l'auto-dérision, qui à plusieurs reprises m'ont donné le frisson.
Je vous recommande cette lecture, qui vous laissera un goût amer, un gros plan sur la maladie mentale et ses conséquences. Sur la façon de voir et d'être vu quand on est dans cette situation.
Vous ne connaissez pas Alice Quinn, et bien vous manquez quelque chose, donnez-vous la peine de lire un de ses romans vous ne le regretterez pas. Et Fanny N. ne fait pas exception, l'auteure saura avec ces mots vous faire vivre dans la peau de Fanny N.
Résumé :
Fanny N. adore les bébés. En avoir un à elle, c’est le rêve de sa vie. Quand elle les regarde, au parc, dans leurs poussettes, avec leurs mamans, l’envie monte, monte… et peut-être aussi la jalousie. Car Fanny N. a 33 ans, mesure 1,59 m, pèse 100 kilos, et vit encore chez sa mère, qui l’infantilise totalement. Il faut dire que Fanny N. n’est pas tout à fait comme la majorité des jeunes femmes de son âge, avec son corps dévasté par des monstres et sa simplicité d’esprit proche de celle des petits dont elle s’occupe à la crèche. Alors les prétendants au titre de père ne se bousculent pas au portillon. Que faire, dans ces conditions ? Que faire de cette tendresse qui la dévore au fil du temps ? Que faire de ces désirs frustrés, de cette douleur insupportable ? Que faire, lorsque l’envie devient obsession ? Barricadée derrière ses éclairs de lucidité, d’humour et d’autodérision, Fanny N. pourra-t-elle tenir encore longtemps ou finira-t-elle par exploser comme une bombe à retardement ? Auteur de la série humoristique et best-seller Au pays de Rosie Maldonne, Alice Quinn nous bouleverse dans cette tragédie d’une noirceur abyssale. Impossible de rester insensible au calvaire de Fanny N., qui clame désespérément son droit au bonheur, en dépit de sa « différence ».