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-Le dessinateur
-Sergio Kokis
-Lévesque Éditeur, 2020
-416 pages
-Essai, arts, Russie, dessins, camp de travail
*Je tiens à remercier Lévesque Éditeur et Somme Toute Productions pour ce service de presse*
Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!
Ce livre est un chef-d'oeuvre ou s’allie sensibilité et sagesse.
L’histoire que nous récite le narrateur est le portrait des guerres, des famines, des rébellions, des gouvernances de terreur, c’est avec philosophie que nous apprenons la vie d’Oleg Boulatov. Cet homme, dès le commencement, est prisonnier dans un goulag en Sibérie, c'est avec son art, qui est le dessin, son havre de liberté transitoire entre les horreurs du goulag et les croquis qu’il va faire durant son séjour dans ce camp de travail, qu'il va survivre à cette vie. Grâce à son art, il deviendra un privilégié. Dessinant des tatouages, des portraits, la flore, c’est par tous ses croquis qu’il va dépeindre la terreur, les cruautés, la maladie, la misère et la mort.
C’est un récit narratif qui touchera le lecteur par ses représentations décrites de la réalité de la vie du goulag et de la misère humaine. On voit bien que l’auteur veut amener le lecteur à une réflexion sur l’art, que ce soit Oleg en tant qu’artiste, que toutes ses réalisations. En nous partageant la réalité d’une société malmenée, il nous permet de nous interroger sur l’humain comme partie instigatrice de la survie, de la transmission de ses connaissances.
C’est un récit bien écrit qui est agréable à lire, la sensibilité de la plume de Sergio Kokis m’a vraiment touché. Il amène le lecteur ailleurs, tout en étant connecté de l’intérieur, c’est pour cela que j’ai eu un coup de cœur pour ce roman.
Résumé :
Oleg Boulatov, un peintre accusé de crime idéologique, est envoyé en Sibérie pour avoir « mal représenté » Staline. Il y passe six ans. De fil en aiguille, un des dirigeants du camp de travail le remarque et lui confie l’illustration de la flore locale. Or, à la mort de Staline, le camp est évacué, et Boutalov rentre à Moscou, certain qu’on a détruit ses tableaux. Mais est-ce vraiment le cas? À l’instar de Magadan de Michel Solomon, Le dessinateur raconte les horreurs du Goulag, en y ajoutant toutefois une question chère à son auteur : à qui appartient l’art?