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*Merci à Interforum Canada, spécialement à Céline Pelletier, pour ce service de presse*
-Baiser ou faire des films
-Chris Kraus
-Éditions Belfond, distribué par Interforum Canada
-335 pages
-Témoignage, histoires de famille, homosexualité, journal intime, nazis
Le commentaire de Lynda :
Tout d'abord, je dois vous avouer que le titre n'a rien à voir avec le roman, personne ne baise, et personne ne fait des films.
Dans ce récit, on est avec Jonas Rosen, un jeune Allemand qui va aller à New York pour aller faire un film de sexe ou un documentaire sur l'oreiller. Jonas est le petit-fils d'un ancien officier SS, c'est une quête de ses racines qu'il effectue, en allant séjourner à New York et rencontrer sa tante Paula qui lui en apprendra de plus en plus sur son aïeul. Jonas est le narrateur qui démontre une urgence de vivre qui se révèle à lui. Son rêve de cinéma sera décalé de plus en plus au fil de la lecture, ce voyage à New York afin de réaliser en tant qu'étudiant en cinéma son projet d'un film.
Ce roman est un amalgame de l'histoire de famille, avec sa tante Paula qui a été victime de la Shoah, de son grand-père nazi SS, sa vieille tante le renvoie toujours à cette histoire par sa famille, et de Beat Generation avec le personnage de Jeremiah où il va résider au début de son voyage, et de sa petite amie Mah restée en Allemagne qui lui démontre de la jalousie, et de Nele avec qui la rencontre ne le laissera pas de marbre.
Tout ce récit, nous est présenté sous forme d'un journal intime, ce qui permet de suivre jour après jour tout le parcours de Jonas, ses rencontres, ses réflexions, ses découvertes, ses questionnements, et ses états d'âme. Ce qui donne au récit, une quête initiatique puisque Jonas va expier les fantômes du passé de sa famille, il va retourner en Allemagne sans avoir réalisé son film.
Un roman qui a du mordant, un humour acéré, de l'humour noir. Les personnages se démarquent beaucoup, chacun apporte une couleur au récit. La proposition des personnages est intelligente, nuancée et bien définie. L'intrigue m'a fait ressentir une ambivalence par la lourdeur de l'histoire et la légèreté que dégage la dérision de l'auteur qui permet de distiller le sujet. Un roman poétique qui souligne un sujet délicat que privilégie l'auteur comme dans son roman précédent, la fabrique des salauds, les familles hantées par leur passé nazi.
Résumé :
Après le choc de La Fabrique des salauds, Chris Kraus nous revient avec un roman plein d'une fantaisie grinçante. Écrit sous la forme d'un journal posthume, un texte puissant et drôle, qui continue d'explorer ces familles hantées par les fantômes nazis, sur fond d'hommage à la Beat Generation.
Jonas n'a pas trente ans quand il débarque à New York pour vivre son rêve de cinéma. Au gré de rencontres déjantées, le jeune Allemand découvre, fasciné, un milieu où flottent encore les ombres de Kerouac et de Ginsberg. Reste à trouver un sujet pour son film d'études. Fiction porno-expérimentale ? Documentaire sur le pouvoir érotique des lobes d'oreilles ?
Jonas semble passer volontairement à côté du sujet qui s'imposerait pourtant : l'histoire de sa famille. À New York, en effet, vit sa " tante " Paula, qui fut un temps très proche de son grand-père, pendant la Seconde Guerre mondiale, à Riga. Même si Jonas ne veut rien entendre, Paula a beaucoup à dire sur cet homme complexe, ce nazi sanguinaire qui l'a pourtant sauvée, elle, la Juive.
Et tandis que Jonas répète à l'envi " Je ne tournerai pas de film à la con sur les nazis ! ", la belle Nele va entrer dans sa vie...