*Je tiens à remercier les Éditions Tête Première et Les Productions Somme Toute pour ce service de presse*
-Fibres
-Flavie Choinière
-Éditions Tête Première
-192 pages
-Récit de vie, trouble alimentaire, fragments, premier roman
Le commentaire de Martine :
Un récit assez décousu, qui soulève des thèmes assez percutants, d'un trouble alimentaire, l'amour, l'amitié, l'identité, etc. Plus, on avance dans la lecture de ce récit qui peut paraître fragmenté, cela nous importe peu puisqu'il touche la sensibilité de chaque lecteur, nous traversons chaque morceau de la fibre de cet être humain qui se révèle petit à petit avec tous les travers de Léonce qui vogue entre sa vie étudiante et la vingtaine et son vide intérieur qui la gruge de l'intérieur.
Une lecture que j'ai vraiment aimée, écrite avec une plume intelligente et sensible. Une histoire qui transperce avec ses mots, l'ampleur de ce trouble alimentaire et toutes les douleurs que porte ce corps de jeune femme.
C'est un premier roman qui promet pour l'auteur, elle a une manière d'écrire qui vient se loger au cœur du lectorat et qui dégage une belle sincérité. Je vous le recommande et il se lit très bien.
Résumé :
Mon corps se déficelé. Chacune de ses fibres s’échappe. Bientôt allégée, je pourrai me poser sur la corde à linge, dehors, flotter dans la brise de l’été. L’odeur du vent — des griottes fondantes, du miel, de l’herbe réchauffée par le soleil. Une si belle journée et pourtant mon corps ne cesse de perdre des morceaux. Il lui faudrait un filet de mains pour le recueillir, le recoudre. Je pense à ma mère partie dans ses idées, à mon père au travail et à mes ami.es courant comme moi vers un avenir encore trop flou pour y déceler la lumière. Mon ventre m’appelle, un grand vertige le traverse, l’abîme. Le vider pour aller mieux. Le vider et libérer au passage la graisse des bras, des cuisses, des fesses. Le vider et chercher à se rendre très près et très loin à la fois pour pouvoir peut-être se remplir à nouveau. En abordant l’angoisse de manière sincère et sensible, ce roman veut parler de certaines douleurs qui, à vingt ans, coincent entre la chair et la peau étudiante.