*Merci aux Éditions De Borée de m'avoir donné l’opportunité de lire ce livre en lecture de presse*
-Drôle de moisson
-Roger Judenne
-Éditions de Borée, collection les Essentiels
-303 pages
-Roman, seconde guerre mondiale, occupation, campagne
Le commentaire de Cathy :
En juin, 1940 Lucien continue à travailler dans ses champs, la tâche s'avère difficile sans son fils qui a été mobilisé pour combattre.
L'ennemi avance, cette vie à la campagne, si paisible, va très vite être chamboulée par le passage de gens fuyant les combats.
Lucien a connu la première guerre, il en a d'ailleurs les séquelles, il reste confiant, mais ce qui le préoccupe, c'est la moisson à venir, comment va-t-il faire sans son fils. L'ennemi se rapprochant, il prend la décision de quitter sa ferme, il est décidé à passer la Loire en espérant y trouver un refuge pour les siens.
Ce roman, je l'ai lu sans pouvoir m'arrêter, cette famille que Roger Judenne nous présente est très attachante.
Ce récit bouleverse pour sa réalité, on ressent toute la souffrance de ses réfugiés qui ont tout quitté, on comprend la douleur de ce père qui s'inquiète de l'absence de son fils, il a peur pour les siens et sa belle-fille qui peut accoucher à tout moment.
En alternance, nous suivons le fils et les habitants de la ferme, chacun est inquiet pour les autres, nous les suivons, affronter les événements avec la peur au ventre.
L'histoire que nous propose l'auteur est pleine de réalité, de ce que l'on peut imaginer des événements de l'époque de la Seconde Guerre mondiale.
J'ai été prise par l'émotion, on se sent spectateur impuissant face à cet exode et en même temps, on a la sensation d'être avec eux.
Je viens de passer un très bon moment de lecture, je suis triste d'avoir dû quitter si vite cette famille, j'aurais voulu rester avec eux encore un peu.
Résumé :
Juin 1940. Dans ce minuscule village de la campagne française, le blé est magnifique et la moisson s'annonce abondante. Mais dans six semaines, qui la fera ? Automobiles, vélos, carrioles et landaus empruntent à la queue leu leu l'unique rue du village. L'exode a bel et bien débuté ! Lucien, lui, travaille ses champs. Les foins, les haricots, la moisson qui approche le préoccupent bien davantage. Il a fait 14 et Verdun. Il en a vu d'autres.
Et puis, n'est-on pas loin derrière la ligne Maginot ? Le Maréchal Pétain n'a-t-il pas repris les choses en main ? Cette maudite guerre se rapproche pourtant. Un matin, on cède à la panique et on abandonne ses terres, sa ferme, ses bêtes. Lucien charge la gerbière et toute la famille part en emmenant pêle-mêle la grand-mère impotente, la machine à coudre, la belle-fille enceinte sans nouvelles de son homme mobilisé, de l'avoine pour le cheval et un bric-à-brac aussi hétéroclite qu'inutile. La Loire. Il faut franchir la Loire...