*XYZ LA REVUE DE LA NOUVELLE* No. 146: Confinement-à l'épreuve du couvre-feu-collectif d'auteurs* par Martine Lévesque*

*Je tiens à remercier Les Éditions XYZ. La Revue de la nouvelle pour ce service de presse*

- XYZ. La revue de la nouvelle
-No 146 – Hiver 2021 : Confinement - À l’épreuve du couvre-feu
-Collectif d’auteurs
- XYZ. La Revue de la nouvelle
-104 pages
-Recueil de nouvelles, confinement, isolement, pandémie, travail essentiel, virus

*La revue de la nouvelle*

Le commentaire de Martine :
Un recueil de nouvelles, qui sont très actuelles depuis mars 2020, la population vit en sursis entre confinements, mesure sanitaire, virus, isolement, angoisse, stress, maladie, mort, chacun essaye de survivre. En l'espace d'une journée, la vie de chaque foyer québécois fut bouleversée, les gens tombent en télétravail, les enfants font l'école à la maison via l'internet, les vieux sont confinés dans leurs chambres dans les résidences, une énorme épreuve s'abat sur le monde médical.
Les auteurs de ces nouvelles vont puiser au sein de ce fléau de virus qui nous côtoient. On va passer par différentes émotions tout au long de la lecture. Le tissu social se fissure, mais les auteurs vont nous donner des textes intelligents, marquants, et percutants. On pense quelquefois être dans une science-fiction, que l'irréalité nous touche et nous devons, nous adapter.
C'est un bon recueil de nouvelles qui m'a vraiment plu, il est encore d'actualité, malgré les deux ans qui se sont écoulés. Je vous le recommande, chacun apporte sa vision, sa couleur et sa sensibilité. 

Résumé :
Du jour au lendemain, on était conscrit «au foyer» – pour peu, en tout cas, que nous ne soyons pas un travailleur essentiel. C’est une fissure sociale, bien sûr, qui déjà, dans sa prémisse, paraissait riche de fictions. Mais ce numéro d’XYZ avançait, bien conscient, sur la ligne fragile du morne quotidien: si notre réel apparaissait dystopique, sa narration ne prendrait-elle pas une forme ennuyeuse, comme ces « journaux de confinement » qu’on vit éclore avec les tulipes en mai 2020? Les auteur.e.s de ce numéro évitent ce piège avec intelligence. Bien sûr, certains revisitent le quotidien des jours, mais pour le poétiser – ainsi de Véronique Grenier, Esther Laforce, Christine Comeau, Chantal Fortier –, ou encore, le dramatiser – chez Mikella Nicol, Olivier Sylvestre – ou pourquoi pas, le révolutionner – chez Edem Awumey. Certains n’hésitent pas à faire de notre situation exceptionnelle le ferment d’une situation encore plus étonnante, soudainement trempée dans le récit d’anticipation: Mattia Scarpulla fait du confinement notre futur, Joanie Lemieux lui donne une note de magie. Enfin, Lori Saint-Martin détourne quelque peu le thème pour nous plonger dans un huis clos angoissant, réponse directe à la nouvelle de David Dorais, parue dans notre numéro 136, avec la polémique que l’on sait. XYZ est plus qu’heureuse d’accueillir ce texte. Le numéro est complété par trois nouvelles en thème libre, nouvelles de haut calibre. Philippe St-Germain nous présente une disparition fascinante, sur fond d’enquête métanarrative ; Antoine DionOrtega raconte les idéaux perdus quand l’âge gagne contre sa force de résistance ; Valérie Provost propose des nostalgies au parfum de mer. Dans une nouvelle rubrique, «À rebours », Jean-François Chassay nous présente l’œuvre d’une nouvelliste américaine, Grace Paley. Un compte rendu du recueil d’Antoine Desjardins, Indice des feux, ferme le numéro. Bonne lecture !