*Je tiens à remercier les Éditions de l’Interligne pour ce service de presse*
-Dans la lugubre forêt nos corps seront suspendus
-Ava Farmehri
-Les Éditions de l’Interligne, collection Vertiges
-300 pages
-Roman contemporain, romance, femme iranienne, prison, meurtre, maladie mentale
Le commentaire de Martine : ♥ Coup de coeur ♥
Ce récit est l'histoire dérangeante et fascinante d'une jeune femme iranienne emprisonnée pour le meurtre de sa mère, elle est en prison en attente de son exécution. Ava Farmehri nous dresse le portrait réaliste des femmes dans un pays islamique, leur lutte dans une République en mutation. Sheyda Porrouya est une jeune fille assez créative prise entre la réalité et son imagination, elle est considérée dès son jeune âge comme une menteuse, une fille qui fabule, instable, etc. Sheyda ne paraît pas toujours très sympathique, mais elle est intéressante. C'est un personnage mémorable de ce récit, car c'est son histoire, elle nous raconte sa vie, ses relations avec ses parents et les autres membres de la famille, son amour, ses rencontres avec son psychiatre, son patron, Sheyda nous entraîne dans son esprit tourmenté.
Elle aspire à la liberté, elle essaye de trouver sa propre voie dans cette république où les femmes vivent sous l'oppression des hommes, des politiciens et des hommes de loi. La réalité de Sheyda est déséquilibrée et assez tordue que les gens qui l'entourent. Elle est une jeune femme lumineuse avec une part d'ombre, c'est une histoire qui parle moins de la culpabilité ou de l'innocence de Sheyda que de l'identité que nous construisons par nous-mêmes, pour donner un sens à ce que les gens disent que nous sommes.
Dans la lugubre forêt, nos corps seront suspendus, est une œuvre poignante et magistrale, que je vous recommande, c'est l'un des romans magnifiques que j'ai eu la chance de lire, dès les premières pages, je soupçonnais que ce serait l'un de mes livres préférés.
Résumé :
On ne blesse grièvement que ceux qu’on aime. Il faut d’abord les aimer pour les blesser, pour les abîmer au-delà de tout espoir de rétablissement ; et pour que le geste les brûle et les hante, ils doivent vous aimer en retour. L’amour porte toujours son propre châtiment, le traîne sur ses épaules, comme son frère jumeau.