*Merci aux Éditions Jets d’Encre pour m'avoir donné l'opportunité de lire ce très bon roman en service de presse*
-Dix-sept heures douze, place D’Italie
-Anaïs Nighoghossian
-Éditions Jets d’Encre
-248 pages
-Témoignage, anorexie
Le commentaire de Nathalie :
L’histoire qu'Anaïs a décidé de nous raconter est la sienne, mais aussi celle de beaucoup de femmes, de jeunes filles, de pauvres, de riches, peu importe cette maladie sournoise ne fait pas de différence quand elle décide de vous ronger. Pour avoir fait partie de cette statistique pendant plusieurs années, j’ai lu ce témoignage avec beaucoup d’attention et de compréhension.
De quoi parle Anaïs ? De l’enfer que fait vivre l’anorexie. Cette voie qui entre dans votre tête et contrôle votre vie, votre corps et bien plus encore.
Pour Anaïs, tout a commencé à 14 ans à la suite d’une remarque blessante du garçon qu’elle aimait. Malgré l’amour de sa famille, l’univers très aisé dans lequel elle vivait. Une simple parole sur son corps et le processus de destruction venait de s’enclencher. Elle sera hospitalisée pour apprendre à vivre avec cette maladie, à en guérir peut-être, mais cela prendra plus de 15 ans avant de rencontrer les bonnes personnes qui réussiront à lui apprendre à vivre dans cette voie qui la détruit chaque jour. Le déclic se fera à dix-sept heures douze, place d’Italie.
Durant ces années de calvaires Anaïs à toujours continuer à vivre, à faire de belles études, à travailler, à faire du sport plus précisément courir, courir et courir pour garder ce qu’elle appelle son poids santé, selon elle et non selon son médecin, puis un jour l’art entre dans sa vie. L’art et l’écriture, l’art thérapeutique peut-être.
À travers sa plume belle, franche et honnête Anaïs nous raconte sa vie, son calvaire, sa descente aux enfers, mais aussi la sortie du soleil qui se cachait depuis trop longtemps derrière de gros nuages. L’importance d’être bien entourée, d’avoir des gens qui nous comprennent, nous aide sans nous humilier, à notre rythme avec amour et beaucoup de patience. Cette horrible maladie s’infiltre dans notre tête sournoisement et ne nous quitte pas facilement puisqu’elle vit de nos émotions.
Merci à cette auteure d’avoir ouvert son cœur malgré la peur du jugement et de l’ignorance qui trop souvent nous entoure.
Un très beau témoignage qui j’espère donnera des ailes et de l’espoir à d’autres personnes qui croient que l’anorexie est là pour toujours.
Résumé
L’anorexie touche 1 à 2 % des 12-20 ans, soit environ 40 000 jeunes en France.
« Mon père a anticipé tous mes désirs et comblé chacun de mes besoins. J’ai été aimée, choyée, adorée, et pourtant j’ai cherché à me nuire, à me saborder. Au cours de mes différents séjours à l’hôpital, je me suis sentie en marge, déboussolée. Hors de ma prison dorée, je ne connaissais rien du monde, de la saleté de l’existence, de la misère crasse, des bas-fonds. L’anorexie n’est pas une maladie de fille à papa. Elle s’invite partout : chez les filles d’ouvriers, les immigrées, les jeunes comme les vieilles, les riches ou les fauchées, les gamines précoces, les enfants sages comme les enfants terribles. Ce livre raconte mon histoire, mais aussi celle de milliers de jeunes femmes. »
Dans ce témoignage coup-de-poing, Anaïs Nighoghossian se livre sans tabou ; elle revient sur son parcours depuis l’apparition de la maladie et raconte son combat quotidien, depuis des années, contre l’anorexie. Elle livre une réflexion aussi bienvenue que nécessaire sur les troubles du comportement alimentaire et leurs effets collatéraux tout en délivrant une formidable leçon de vie.