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*Je tiens à remercier Les Éditions Librinova pour ce service de presse*
-Ehpad Mon Amour "C'est Le Bordel, Ici"
-Céleste Torino
-Les Éditions Librinova
-459 pages
-Récit de vie, Ehpad, soignants, résidents, personnes en perte d’autonomie
Le commentaire de Martine :
Un récit qui nous révèle la réalité des soignants et des résidents dans un Ehpad, un établissement d'hébergement pour des personnes âgées et dépendantes, l'auteure dépeint la vie dure et dévalorisante qui existe dans ces centres d'hébergement.
Les abus, les problèmes, les mauvais traitements, les actes déplacés, les discriminations, sans oublier le personnel soignant, les équipes médicales et les bénéficiaires qui sont ceux qui écopent énormément dans toute cette structure dont le dévouement des soignants qui veillent au bien-être des résidents. Le plus gros problème de ce genre de structure est la loi du silence, il faut absolument arriver à dire, à parler, à discuter, à échanger afin de rebâtir des lieux sereins et constructifs remplis d'amour et de bonheur.
C'est une lecture difficile puisque Céleste Torino met les mots exacts afin de partager la réalité de ces mouroirs créés en France, mais qui fût un projet dysfonctionnel ou l'évolution n'a pas réussi à passer au travers des années et des besoins des résidents, du manque d'effectifs, car ce sont des métiers moins attractifs. Malgré l'océan qui sépare la France du Québec, j'ai retrouvé la réalité de nos centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Une lecture intéressante qui amène le lecteur vers une réflexion sur la réalité de ces lieux de vie.
Résumé :
Résidents oubliés, prises en charge négligées, gestes inadaptés, mots dégradants prononcés... Ça, c'est sûr, on en parle ! Alix, aide-soignante en EHPAD, en a assez de voir son métier bafoué, dévalorisé. Et les établissements pour personnes âgées considérés comme des mouroirs. Et son mal-être à elle, à ses collègues, on en parle ? « J'en ai marre de courir tout le temps [...] J'ai l'impression d'être de moins en moins disponible pour eux. » Et leur maltraitance, à elles, perpétrée par des résidents cohérents, on en parle ? Tabou... « Elle s'était levée et était sortie, la joue rougie sous le choc, les traces de doigts de Mme Tunérien marquées. » Et tout cet amour, ces rires, cette complicité, ce dévouement qu'elles distribuent au quotidien, on en parle ? « Madame Bellissima me tendit les bras et me serra sur sa maigre poitrine, me planta un bécot bruyant sur la joue. » En plus, il y a la vie en dehors du travail à gérer, le coeur lourd de chaque jour à porter, les amours que l'on croyait perdues et qui ressurgissent... Se reconstruire... On en parle ?