*Merci aux Éditions Hélène Jacob pour cette belle lecture en service de presse*
-Le pays où poussent les bouleaux
-Agnès Boucher
-Éditions Hélène Jacob
-256 pages
-Roman, camp de concentration, musique, juifs
Le commentaire de Carole :
Nous allons découvrir ce qu’Anna, Alma et Arnold ont vécu dans l’univers sombre de Birkenau. La musique est le lien principal qui les unit sans oublier l’horreur des camps de concentration. Les faits décrits sont réels, l'atrocité des actes est épouvantable. L’histoire se passe à Birkenau, le plus vaste complexe d’Auschwitz qui deviendra le centre d’assassinats des Juifs. C'est à cet endroit qu'Anna va connaître, Alma. Elle nous raconte leurs calvaires quotidiens, les sinistres et les tourments qu'elles vivent heure après heure. Difficile de croire que le fait d’être Juive amène à endurer de telles tortures. Être traité comme du bétail pour des êtres humains est impensable, c’est pourtant ce qu’elles ont vécu. Alma est la fille d’Arnold, un grand musicien qui a fondé un quatuor avec son frère Eduard en 1882. Comme son père, elle est violoniste et chef d’orchestre. Sa connaissance supérieure pour son art lui sauve la vie chaque jour. Son côté perfectionniste fait d’elle une femme stricte et exigeante. C’est d’ailleurs dans le camp de concentration qu’elle va initier les femmes à la musique pour prolonger leur existence. Il y aura un avant Birkenau et un après. Se réapproprier son destin là où elles l'ont quitté est un défi de taille. Anna est consciente qu'en racontant cette histoire, les gens vont être surpris et incrédule. La pitié et la bienveillance se verront dans leur regard. Bien que cette histoire se passe fin des années 1800, il subsiste encore de l'aversion antisémite. Le monde parfait n'existe pas, mais il serait tellement plus agréable si la beauté et l’art soient supérieurs à la perversité humaine. Ce roman nous apporte des émotions à plusieurs niveaux, il est difficile de le lâcher. L’auteure adoucit l’horreur que subissent les gens par le charme que la musique procure, un défi relevé en tout point. Un livre que je recommande, âme sensible s'abstenir.
Résumé :
Alma Rosé est la fille du fameux Konzertmeister – premier violon – de l’opéra de Vienne, Arnold Rosé. Sa mère Justine est la sœur de Gustav Mahler. L’avenir de la jeune femme s’est construit depuis son enfance par et avec la musique et son violon, dans un univers artistique, cultivé et privilégié.
Anna Eerlijk est née à Vienne, d’une mère autrichienne musicienne et d’un père néerlandais mathématicien. Après la mort de la première, le second l’emmène aux Pays-Bas pour échapper à la terreur nazie.
Parce que toutes deux sont classifiées juives du fait de leurs origines, elles se retrouvent bien malgré elles dans l’enfer de Birkenau, « protégées » par la volonté irrationnelle des SS de créer un orchestre dans le camp des femmes. Alma comprend très vite qu’elle détient entre ses mains le sort de ses musiciennes ; elle va, dès son entrée en fonction comme chef, s’employer à mener l’orchestre à son maximum. Elle est persuadée que toutes finiront gazées si elle ne réussit pas.
De la fin du XIXe siècle jusqu’à la découverte des camps, de Vienne à Auschwitz, en passant par Amsterdam et Londres, ce récit à trois voix raconte le parcours tragique de personnages unis par une même passion pour la musique, ballottés par les événements d’un siècle qui donne naissance à la plus grande abomination qu’est la Shoah.