*Je tiens à remercier les Éditions Tête Première et Les Productions Somme Toute pour ce service de presse*
-Conduire à sa perte
-Jean-Nicolas Paul
-Les Éditions Tête Première
-120 pages
-Roman policier, thriller psychologique, violence conjugale, féminicide
Le commentaire de Martine :
Conduire à sa perte est un long monologue que se récite le personnage principal. Alexandre qui conduit sa voiture sans but précis, il vient de se passer un bouleversement dans sa vie. Il se promène sans but afin de se suicider, puisqu'il vit avec un lourd secret et que celui-ci le ronge. Dans un excès de colère, Alexandre a tué sa femme d'une violence sans merci. Nous entrons dans ses pensées et nous suivons les dilemmes intérieurs qui le rongent, pour comprendre ce qu'il l'a fait passer à l'acte. Comment peut-on basculer de l'autre côté et commettre un acte si atroce ?
Jean-Nicolas Paul a choisi un thème dur, il a sûrement essayé de démontrer les schémas qui dépeignent le tableau des violences conjugales, des relations toxiques, des actes qui touchent à la dignité humaine. L'auteur souligne le désespoir dans lequel on peut sombrer et de la vie familiale complètement éclatée et brisée. Un récit intense, dans un rythme à couper le souffle, des actes qui viennent nous chercher au fond dans nos émotions positives et aussi noires. Ce qui est le plus lourd à lire, c'est une personne qui assassine sa conjointe et qui se relate les motifs et les raisons pour lesquels tu lui as fait vivre ceci, surtout en s'expliquant les irresponsabilités de son acte.
Je sens qu'Alexandre et Julie vont habiter mon esprit longtemps. Je vous recommande ce titre et ne vous empêchez pas de le lire à cause de ce que vous lisez sur ce titre, mais laissez-vous tenter par ce premier roman de Jean-Nicolas Paul.
Résumé :
Un féminicide vu de l'intérieur : à la poursuite d'un antagoniste Conduire à sa perte est ce genre roman dont les descriptions intenses rendent la lecture insoutenable, mais ne sont pas impossibles de se détacher. Sous forme d'un monologue intérieur, l'auteur brosse le portrait sans concession d'un couple de banlieue, où les pulsions poussent à agir à l'encontre de la dignité humaine. Après le meurtre de la mère de ses enfants, Alexandre prend la fuite au volant de sa voiture. Devant l'approche d'un poids lourd, il envisage de traverser la ligne jaune pour se suicider dans un mortel face à face. Il hésite au dernier moment et poursuit sa route, hanté par ses souvenirs qui se mêlent aux visions de la nuit. Le roman est un état des lieux sans concession du capitalisme avancé, où la famille nucléaire vivant en banlieue constitue un indicateur de réussite sociale, où l'apparence devient plus importante que la vérité, où les pulsions ont préséance sur la décence.