*Je tiens à remercier Les Éditions Sémaphore pour ce service de presse*
-Le voyage de Fuentes
-Jean Fontaine
-Les Éditions Sémapore
-248 pages
-Roman québécois, société, mines, pollution, Abitibi-Témiscamingue, corruption, anthropologie, écologie, Pérou
Le commentaire de Martine :
Le colonel péruvien Juan Mauricio Fuentes, la photo qu'il a reçue lui soulève un questionnement puisque la photographie représente deux garçons qui se ressemblent beaucoup, on pourrait croire des jumeaux. Juan Mauricio Fuentes se reconnaît sur la photo, de plus qu'il possède la même avec un seul enfant, on lui a dit que c'était lui lorsqu'il était jeune. Alors, la ressemblance n'est pas irréaliste, est-ce qu'il aurait un frère jumeau qu'il n'a jamais connu, ni entendu parler par les membres de sa famille qui aujourd'hui sont tous décédées, sauf une tante qui ne peut pas répondre à sa question. Il faut prendre en considération que le colonel péruvien Juan Mauricio Fuentes a 75 ans, du fond de son village natal au Pérou, il a reçu cette photographie de deux bambins avec un billet d'avion, une traite bancaire de 300 dollars et une missive où c'est inscrit l'annonce que son frère jumeau, est décédé à 75 ans, un frère inconnu dont il ignorait l'existence et qu'il a un rendez-vous à Aiguebelle-les-Mines, en Abitibi, mais le colonel se posait plein de questions puisqu'il ne savait rien de cette petite ville de l'Abitibi.
Trop intrigué, le colonel part à l'aventure pour chercher la vérité. Il découvre que son frère Michel Boileau, qui lui ressemble, ils sont identiques, les citoyens qui vivaient avec celui qui est son jumeau Michel Boileau, ne sont pas convaincus que la mort de Michel reste inexpliquée. Dans ce petit coin d'Aiguebelle-les-Mines, dans une région du cuivre et de l'or, la fonderie qui crache sur le village une fumée toxique. Michel Boileau avait amassé des fonds considérables afin de lutter contre la fonderie Potworny. Le torchon brûlait entre les capitalistes de la région qui reconnaissaient que la mine était une créatrice d'emploi, aide pour le développement économique, mais pour Michel Boileau, lui mettait l'accent sur les maladies graves dont souffrait la population, et la colère qui habitait les gens et l'environnement qui était en train de se faire détruire par toute cette population. Le colonel en tant qu'ex-militaire avait déjà assisté à des manifestations semblables au cœur de sa carrière. La population a peut-être raison, la mort de Michel Boileau n'est pas si inexplicable, puisque les résidents habitent une ville stimulée de tensions engendrées par le projet de mine de lithium de la Potworny.
Jean Fontaine nous offre un roman de fiction avec des personnages, des lieux inventés, mais qui peuvent nous paraître en lien avec quelques réalités de la vie minière de l'Abitibi. On sent dans la plume de l'auteur, un sarcasme léger, un humour incarné dans certains personnages secondaires qui sont amusants et rigolos. Au début, le colonel est habitué de mener des enquêtes. Il va chercher à trouver des réponses sur son passé pour essayer de comprendre les informations qu'il a reçues dans sa lettre, la photo. Après, comme il ne peut répondre dans sa ville au Pérou, il va venir au Canada pour mener une enquête sur ce frère jumeau qui était un activiste-manifestant très actif dans sa région. L'intrigue est bien menée avec une légèreté tout en étant étoffée, Jean Fontaine nous offre un dénouement qui arrive qu'à la fin, on va répondre au mystère qui entoure les deux frères jumeaux. Je vous recommande ce roman qui nous fait passer un excellent moment de lecture.
Résumé :
Jamais le colonel péruvien Juan Mauricio Fuentes n’avait pensé devoir un jour remettre en question ses certitudes les plus monolithiques. Une lettre anonyme et une photo troublante l’obligent à s’extraire de l’oisiveté confortable de sa retraite pour s’envoler vers le lointain Canada, dans une région au nom beaucoup trop exotique, l’Abitibi.
À Aiguebelle-les-Mines, il apprend l’existence et le décès énigmatique d’un richissime jumeau militant gauchiste aux valeurs en totale contradiction avec les siennes. Aspiré dans le combat jouissif d’une population étouffée par de graves enjeux socioéconomiques et environnementaux, le vieux militaire doit faire la paix avec son passé en affrontant les vicissitudes du présent. Il doit surtout anticiper avec sérénité ce qu’il adviendra du reste de sa vie.
Avec le souffle et la couleur propres à plusieurs grandes fictions latino-américaines, Le voyage de Fuentes déstabilise et oblige qui s’y plonge à prendre position.
Une écriture résolument festive. Une finale explosive dont personne ne ressort tout à fait indemne. ¡ VIVA FUENTES!