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*Je tiens à remercier les Éditions Sémaphore pour ce service de presse*

-Tant d'hivers
-François Marcotte
-Les Éditions Sémaphore, Collection Mobile 06
-208 pages
-Premier roman, parcours, chute, sclérose en plaques

*Éditions Sémaphore*

*Amazon FR***Amazon CA*

Le commentaire de Martine : ♥ Coup de cœur ♥
Libérer la parole grâce à l'écriture du récit qui nous révèle le parcours courageux qu'a démontré le protagoniste qui est prisonnier de son corps. Le récit débute avant la descente aux enfers du mois de novembre 2000, au cœur de Montréal, dans le quartier Villeray. Un jeune étudiant de l'Université de Montréal, le matin du 11 novembre, se dirige vers le métro pour se rendre à la faculté d'aménagement de l'Université de Montréal.
À la fin de cette journée, une chute dans la neige, eau sale et gadoue pleine de calcium, se déroule entre le pavillon de la faculté et la station de métro. Trop jeune, il fut frappé de la sclérose en plaques. Il dut aller vivre au sein du CHSLD, ce qui n'a pas de sens pour un jeune adulte de se retrouver dans un endroit de vie que l'on ne peut espérer y vivre au début de sa vie d'adulte.
Le livre se présente en deux volets, Les hivers de front, un écrit plus contemplatif, et Les hivers de force, qui se réfère au roman de Réjean Ducharme, les deux sont entrecoupés d'un intermède.
Dans sa première partie, on refait le chemin de vie de l'enfance jusqu'aux études universitaires. La belle maison de son enfance où les hivers venaient caresser ses joues d'enfant nourri par son imaginaire florissant. Puis, les déplacements se multiplient, ainsi que les voyages, voir du pays, voir l'hiver dans un autre contexte. Puis les études qui réussissent à l'amener jusqu'à l'université où l'interruption se fait abrupte, brutale, cruciale. Après cette épée de Damoclès est tombée, la maladie atteint le système neurologique, donc François se retrouve paralysé, donc emmuré dans son corps pour toujours. Il entre au centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), où il vivra le reste de sa vie.
Ce récit est percutant, bouleversant, émouvant, je crois que personne ne veut perdre l'usage de son corps entier au début de l'âge adulte, mais je crois qu'à n'importe quel âge cela n'est pas une bénédiction, cela est un cauchemar. François n'a pas eu son mot à dire lorsque son corps lâcha prise et que la sclérose en plaques s'installa et fait perdre toutes les capacités physiques, motrices et locomotion de François. C'est une histoire qui est difficile de mettre de côté, la lecture devient addictive, prenante et captivante. Je vous avoue que mes émotions ont fait les montagnes russes, le corps du protagoniste est vêtu d'une camisole de force, qu'est la maladie, mais dans cet écrit, on sent qu'il a beaucoup à dire, il a besoin de s'exprimer haut et fort, et surtout d'un auditoire qui comprenne bien le contexte dans lequel il dicte et récite ce qu'il veut mettre au sein de son œuvre. Je me dois de vous avouer que c'est un coup de cœur pour moi, et que je vous invite à lire ce témoignage intéressant et important qui nous fait connaître un homme qui fait bouger les choses afin d'avoir un quotidien plus viable et vivable.
Ce roman a été écrit grâce au logiciel de reconnaissance vocale.

Résumé:  
Un homme emprisonné dans son corps qui décide de revivre sa vie, magnifiée par l’écriture, pleine et riche jusqu’à son point de rupture.
C’est alors que l’hiver cesse d’être une saison, un jalon de souvenirs familiaux ou d’aventures, et devient la métaphore d’un lent glissement vers la froideur de l’absurdité administrative, des deuils d’une jeunesse sabotée par la maladie et des murs où l’on attend que le temps cesse.
Sixième titre de la collection Mobile, Tant d’hivers est à la fois un hommage à l’hiver et un réquisitoire crève-cœur contre un système de santé qui condamne à la réclusion ces adultes, jeunes ou moins jeunes, mais toujours au printemps de leur vie, dont la condition ne rentre pas dans les cases ministérielles.

Tag(s) : #PREMIER ROMAN, #PARCOURS, #CHUTE, #SCLÉROSE EN PLAQUES, #QUÉBECOIS, #COUP DE COEUR, #MARTINE L