*Je tiens à remercier Les Éditions Varia du Groupe Nota Bene pour ce service de presse*
-Cécile et Marx : Héritages de liens et de luttes
-Michel Lacroix
-Les Éditions Varia, Collection Proses de combat
-246 pages
-Sciences sociales, sciences humaines, sociologie, Fernand Dumont, culture
Le commentaire de Martine :
Michel Lacroix, professeur de littérature à l'UQAM, retrace son passé. Issu d'une famille d'agriculteurs, il est allé vers les champs de la théorie et de l'enseignement, en s'offrant un pas dans la critique, une critique structurée, vivant au sein des tensions, des contreparties et des énonciations. Il est dans son analyse, Michel Lacroix relève des gestes rituels, où ils nomment des privilèges ; il va jusqu'à souligner l'ambiguïté sociologique et intellectuelle.
Cécile est cette grand-mère de la classe ouvrière, qui malgré les difficultés rencontrées, elle vit, selon des convenances, des aspects, une image personnelle, des habits convenables et un tape-à-l'œil seront plusieurs fois des indices pour catégoriser les gens. Une femme fière, modeste et sincère ne permet pas d'accepter plus facilement les distinctions sociales, humaines, financières, etc. Elle trouve que tous ces comportements et réflexions sont comme des fruits amers.
Cécile, Marx et Michel sont trois humains éprouvés de cette “lutte des classes” qui sera vécue différemment chez chacun. Pour Karl Marx, c'est un appel à la mémoire, aux souvenirs, à l'héritage, à l'engagement et aux manifestations. On peut comprendre que la vision sociologique de Marx vient rejoindre celle de Fernand Dumont, sociologue québécois qui étudie l'enracinement et les solidarités.
Un essai bien écrit, très accessible, l'auteur utilise un langage clair, franc et précis. Au fil des pages, le fil conducteur est maintenu jusqu'à la fin. Et tout au long de cette lecture, on comprend et accepte que de lire nous transforme. La puissance de la lecture peut être salvatrice, tout en étant celle qui permet de rester dans le silence pour admirer et contempler, pour nourrir cette croyance d'épanouissement de l'être humain. C'est un titre que je vous recommande puisque Michel Lacroix partage par ce recueil d'essais où il décrit une société et ses migrations, surtout celle du Québec.
Résumé :
En passant d’un milieu ouvrier et rural, incarné par la figure de sa grand-mère Cécile, à un autre, savant et urbain, dont la figure emblématique est celle de Karl Marx, Michel Lacroix examine en sociologue et en essayiste sa propre migration sociale toute québécoise. Il se rapproche ainsi de Fernand Dumont et de toustes ces intellectuel·les passé·es d’une culture première à une culture seconde, qui ont perdu un enracinement, mais ont aussi créé des solidarités nouvelles.