*Merci aux Éditions de Mortagne, spécialement à Christine, pour m’avoir donné l’opportunité de lire ce livre en service de presse*
-À la dérive
-Nadine Poirier
-Éditions de Mortagne, collection Tabou, 2017
-320 pages
-Témoignage, jeunesse, délinquance, foyer d' accueil
Le commentaire de Lynda:
Les lectures de la collection Tabou, des Éditions De Mortagne, sont toujours venus me chercher, surtout à cause de leurs sujets, mais également parce que ces sujets sont toujours d'actualité, qu'elles sont toujours sur des sujets qui touchent vraiment les gens.
Je suis encore retournée par cette lecture, une lecture pas facile à lire, pas facile parce que nous pouvons ressentir toute la souffrance de Nolan, à travers les lignes de ce livre.
Nolan et Zoé, victimes tout d’abord d’une mère, qui se fout complètement d’eux. Une mère, égoïste, menteuse, toxicomane, violente. Une mère qui n’a jamais été une mère pour ces deux enfants.
Après un épisode plus sérieux que les autres, pour ces deux jeunes, qui manquent de tout autant du côté matériel que du côté affectif, c’est la ronde des foyers d'accueils qui commencent. Foyer après foyer, déception après déception, parce que Nolan, qui se qualifie comme le protecteur de sa sœur Zoé, n’a qu’une seule idée en tête et c’est de retourner vivre avec sa mère, cette mère qu’il a idéalisée, en se leurrant, en se racontant des histoires.
Zoé elle, de son côté, est plus réaliste, plus lucide, et elle n’attend plus rien de cette mère.
J’ai tellement eu mal de voir Nolan souffrir, de voir la violence qu’il a en lui, et dont il se sert pour éloigner toutes personnes qui voudraient se rapprocher de lui et de sa sœur, un moyen de défense et de survie pour lui.
On aurait envie de le prendre dans nos bras, de le serrer très fort, de lui dire de redresser la barre, Nolan devenu ado, continue ses chimères sur sa mère, et plus il continue, plus la violence s’accumule dans sa tête, c’est la seule façon qu’il a trouvée pour survivre à cette souffrance de l’abandon de sa mère.
J’ai été tellement enragé d’un certain côté, face au comportement de cette femme, même si elle n’a pas vraiment d’interaction dans ce roman, autre que dans la pensée de ses enfants.
Et finalement, la roue tourne, parce que quelqu’un a cru en Nolan, quelqu’un l’a aimé pour vrai et qui fera toute la différence pour lui et pour son avenir.
J’ai aimé tous les romans de la collection Tabou, mais je crois que celui-ci, sans aucune hésitation, est mon préféré. L’auteure a su avec son écriture, me faire vivre des émotions de toutes sortes, et je ne regrette pas une seule seconde la lecture de ce livre, que je vous suggère fortement, c’est à lire.
Résumé:
Maltraités et négligés par une mère alcoolique et toxicomane, Nolan et sa sœur, encore tout jeunes, sont pris en charge par la DPJ. Commence alors un long périple de famille d’accueil en famille d’accueil, au rythme des mauvais coups que fait Nolan pour en être expulsé.
À seize ans, après avoir passé la moitié de son existence dans le « système », Nolan est toujours convaincu qu’il réussira à retourner auprès de sa mère. Même si celle-ci ne lui témoigne plus aucun intérêt, il ne peut envisager sa vie sans elle et n’offre son attachement à personne d’autre. Jamais une nouvelle mère ne pourra être plus aimante que celle qu’il s’est fabriquée dans son imaginaire.
Son agressivité grandissante et ses séjours fréquents au centre jeunesse lui confèrent un statut de délinquant, de rebelle. Qui donc voudrait d’un adolescent pareil sous son toit ? Une famille, pourtant, semble finalement croire en lui… Et il y a Laurie. Si forte et courageuse. Se pourrait-il que cette rencontre parvienne à tout changer ?
L’abandon, qu’il soit vécu au sein d’une cellule familiale ou en institution, est souvent responsable du trouble de l’attachement. Des comportements défiant les règles établies par la société s’ensuivent, ainsi que les sanctions qui s’imposent. Il devient alors difficile de penser à l’avenir de façon optimiste. S’ouvrir aux autres peut être la solution pour réussir à repartir sur de nouvelles bases